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27/04/2017
Endstrand
VALBORG
 
En 2015, l'album Romantik avait recueilli nos suffrages (relire la chronique : cliquez ici) ; c'est pourquoi nous abordons l'écoute de son successeur avec une attention bienveillante. Chose est sûre, le trio ne cherche pas à amadouer les auditeurs potentiels, depuis un visuel sinistre et austère jusqu'au son âpre au possible, en passant par des paroles lugubres et violentes, jappées ou grondées en allemand. On comprend que l'on va évoluer en terrain hostile.

Basique et agressif, le titre d'ouverture, Jagen, le confirme amplement, par sa hargne et sa vitesse relative : on connaît des groupes de Hardcore qui mettent plus de formes dans leur impact !
Par la suite, VALBORG prouve qu'il peut alterner des tempos médiums efficaces (Atompetze, Alter, Blut am Eisen, Strahlung) et des titres plus lourds, suintant d'un Doom poisseux (Geisterwürde, Orbitalwaffe, Plasmabrand, le blasphématoire et incantatoire Ave Maria). Certaines compositions combinent même les deux aspects, comme Stossfront qui débute assez gaillardement pour se faire ensuite tout à fait rampant, tandis que l'ultime Exodus tour à tour emballe le tempo avant de dégénérer en pesanteurs impies.

Dans tous les cas de figure, on retrouve des riffs crépitants, au rendu sale, un chant sinistre ou agressif, des rythmiques sévères et lourdes, avec en arrière-plan des arrangements bruitistes qui saturent le spectre sonore et achèvent de parfaire la sensation d'asphyxie. Même quand la guitare lâche quelques notes mélodiques, elle le fait de manière si laconique que l'effet s'avère plus glaçant que flatteur. S'essayant à un registre plus tempéré proche du Rock gothique sur Bunkerluft, VALBORG n'en demeure pas moins spectral.

Lourde, rugueuse, bruitiste, morbide et provocatrice, la musique de VALBORG fait office de faire-part : la vie n'est que misère et pourriture et la mort nous guette, proche, tout proche.
Alain
Date de publication : jeudi 27 avril 2017