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14/05/2017
Greetings from...
THE SWORD
 
Après cinq albums studio et un album de versions acoustiques (Low Country), le quartette texan THE SWORD fait comme dans les années 70, à savoir sortir un album live qui
fait office de récapitulation. Le dernier album studio en mode électrique, High Country (2015), marquait la volonté du groupe d'élargir son spectre musical, avec à la clé un son plus épuré, un approche plus Rock. Greetings From... vient à point nommé pour rappeler que THE SWORD envoie du bois en configuration scénique !

Loin des albums live retravaillés et retouchés à outrance, celui-ci privilégie la vibration, l'impact, l'engagement du groupe. On n'est pas dans un confort d'écoute tout numérique, clinique et moelleux, mais bien dans un exercice hautement électrique et passionné. Quitte à ce que, sur le titre d'ouverture, Buzzards, la section rythmique (énorme son de basse !) et les riffs crépitants couvrent quelque peu le chant ; les choses s'équilibrent par la suite mais nous voilà prévenus, THE SWORD est en mode pleine puissance. La version tellurique de The Chronomancer I : Hubris atteste de la capacité du groupe à faire lourdement groover section rythmique et guitares, avec une intensité impérieuse. Soulignons en outre l'excellence des solos de guitare, juteux, mélodiques, incisifs, loin de toute démonstration. On sent littéralement le plaisir que ressentent les musiciens à dérouler des parties instrumentales (parfois enrichies par des claviers vintage), alternant accroches rythmiques titanesques et guitares qui partent en funambulisme. Au niveau de l'interprétation, le seul bémol est peut-être le chant qui, pour surnager dans ce maelstrom, doit forcer un peu, les lignes de chant y perdant en finesse ce qu'elles gagnent en sincérité.

Pour ce qui est du répertoire proposé ici, les deux premiers albums (Age Of Winters et Gods Of The Earth) sont représentés par un morceau chacun, le merveilleux Warp Riders par deux, tandis que, fort logiquement, High Country se taille la part du lion avec quatre compositions. Apocryphon est par contre totalement ignoré. THE SWORD n'a par contre pas oublié sa version de John The Revelator, reprise d'un Blues traditionnel (enregistré notamment par Blind Willie JOHNSON, puis par Son HOUSE), ayant fait l'objet d'un single en 2016.

Conformément à ses influences, THE SWORD ramasse le Hard Rock (avec toutes les effluves Boogie et Blues qui conviennent) et le Heavy Metal des années 70 pour en offrir une version incandescente, susceptible de convenir aux fans de Stoner et de Sludge. Ce live enregistré en configuration club clôt magistralement un premier cycle de dix ans pour THE SWORD et nous attendons désormais avec impatience le prochain album studio.

Vidéo audio (ben oui) de Maiden, Mother & Crone : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 14 mai 2017