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22/05/2017
The grip of time
SEA
 
Inconnu au bataillon en ce qui me concerne (et à ne pas confondre avec le groupe homonyme de Boston, nettement plus rugueux !), ce quartette danois a pourtant d'ores et déjà sorti un premier album en 2014. Nul doute que ce deuxième essai, The Grip Of Time, permettra à SEA de définitivement sortir la tête de l'eau. Comme le look des musiciens le laisse penser, SEA s'abreuve dans les profondeurs du Hard Rock et du Heavy Metal des années 70, avec un curseur temporel qui intégrerait même les premières années de la décennie suivante.

Au gré des dix compositions, on se prend à penser fugacement à tel ou tel groupe mais SEA est bel et bien parvenu à fondre toutes ses influences au service d'une écriture à la fois tortueuses et efficace. Les petits riffs secs appuyés sur une batterie sèche et une basse sourde rappellent presque obligatoirement la discographie de JUDAS PRIEST précédant Unleashed In The East. Idem pour le jeu intense et ciselé des guitares jumelles qui n'ont de cesse d'enjoliver les titres, dans la meilleure tradition de THIN LIZZY, JUDAS PRIEST à nouveau et IRON MAIDEN.

Hormis le gros son de la basse, le reste de l'instrumentation se veut plus tranchant que lourd, avec une production et un mixage qui garantissent à la fois un rendu vivant et une grande clarté dans l'exposition de chaque élément. Outre leurs exercices en tandem, les guitares savent se faire délicates et caressantes si nécessaires, avec un solide sens du feeling et du doigté, sans parler des solos privilégiant la construction mélodique. Au niveau de l'écriture, SEA tente beaucoup de choses et les réussit : Hard Rock saccadé de Once We Were Dead et Dust Will Fall, Heavy Metal à structure progressive sur Rust, Hard Soul déchirant et lourd sur No Dawn, Hard furibard et criard sur Back To The Ground et The Stranger Within, délicate pièce acoustique avec Sea en clôture d'album...

Ajoutons à cela que le guitariste Anders BRINK assure également le chant avec une réussite certaine. Si le garçon est tout à fait capable de se faire grave et chaleureux – un peu à la David COVERDALE – sur une merveille comme No Dawn, la plupart du temps, son timbre se pare d'un voile légèrement rauque qui lui permet de crisper les ambiances et de gagner en agressivité contrôlée. En toute circonstance, ses lignes de chant sont modulées et répondent à des impératifs mélodiques envoûtants.

Le talent et la maestria rôdent incontestablement sur The Grip Of Time et laissent à penser que SEA a toutes les chances de ne pas disparaître quand la vaste marée des groupes revivalistes se retirera immanquablement.

Vidéo de The Stranger Within : cliquez ici
Vidéo de Once We Were Dead : cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 22 mai 2017