17 / 20
27/09/2017
100 mph
VARDIS
 
De nos jours, la New Wave Of British Heavy Metal est non seulement adulée mais copiée par des dizaines de formations qui s'ingénient à en recopier le style mais aussi le son, souvent aigrelet. Même si certains groupes tirent leur épingle du jeu et jouent un rôle bénéfique dans la revivification d'un mouvement hétérogène, il n'y a rien de tel que de revenir aux enregistrements initiaux des groupes qui firent réellement partie de la vague.

Excellente occasion de pratiquer le retour aux sources sans médiation inutile, le label Dissonance productions réédite les trois premiers albums du trio britannique VARDIS et, à tout seigneur tout honneur, célébrons le retour en grâce de 100 MPH, premier opus. Publié à l'origine en 1980 par Kamaflage records, 100 MPH possédait une qualité toute particulière en cette année inaugurale d'une décennie fondamentale pour le Hard et le Heavy. 100 MPH était un album live. En public, sans fioritures, sans retouches, témoignant de manière profondément authentique du lien unissant un trio et son public. En direct de là où cela se passait - les clubs du Royaume-Uni - et ceux qui ne s'en étaient pas laissé conté sous l'égide du Punk. Le premier gang à proclamer son autonomie stylistique (via un label français, Carrère) fut SAXON. Mais VARDIS fut objectivement un des premiers gangs à témoigner de cette relation intense entre un public et un groupe.

On ne vous parle pas là d'un tournant dans le Hard & Heavy mais bien d'une épiphanie. Ainsi, les onze titres figurant sur le pressage initial furent originellement captés sur scène, en présence d'une public relativement peu nombreux mais fervent. A ce jour, 100 MPH demeure l'un des plus authentiques témoignages du lien qui unit groupes et public entre 1979 et 1982. A cette époque, VARDIS reprenait à son compte le Hard Rock dans son plus simple appareil : chant + guitare + basse + batterie. Les riffs secs que lâchent la Telecaster de Steve Zodiac (par ailleurs chanteur en mode lapidaire et nerveux) sont contrebalancés par les lignes de basse ventrues de Alan SELWAY, la frappe sèche de Gary PEARSON complétant avec nervosité l'animation rythmique.

Galvanisé par le contexte scénique, le trio délivre avec frénésie un répertoire solide, carré, pourvu d'accroches rythmiques efficaces et avec suffisamment de mélodies simples pour entraîner le public et l'auditeur dans cette saine sarabande, fortement teintée de Boogie Rock endiablé. Aujourd'hui encore, 100 MPH demeure l'un des meilleurs témoignages de cette fameuse NWOBHM, l'un des plus authentiques assurément. A noter que cette réédition contient deux titres live en bonus, Too Many People et Stealin', dont l'origine n'est pas précisée, même si le premier avait fait l'objet d'un double 45 tours en 1980.
Alain
Date de publication : mercredi 27 septembre 2017