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07/10/2017
Claws
EPITAPH
 
La formation italienne EPITAPH (à ne pas confondre à les nombreux homonymes Brésiliens, Australiens, Finlandais, Allemands, Américains, Anglais et même Taiwanais, Indonésiens et Népalais !) s'est formé en 1987 mais ne fit pas mieux que d'enregistrer trois démos entre 1988 et 1994. il fallut attendre 2014 pour que le label High Roller publie certains titres issus de ces démos, sous le titre judicieux Crawling Out Of The Crypt.

Claws inaugure un chapitre tout à fait nouveau pour EPITAPH puisque, fort d'une formation recomposée, le groupe livre cinq compositions, dont quatre nouvelles, seule Wicked Lady étant tirée de la démo Sacred And Profane de 1992 (mais présentée ici dans une nouvelle version). Cela dit, on s'en fiche un peu tant la musique du groupe se situe de facto hors du temps présent, gorgée qu'elle est de références propres à l'univers du Metal des années 80. La formation est en effet apparentée au Doom Metal tel qu'il fut défini par CANDLEMASS, à savoir un Heavy relativement complexe dans ses structures, long dans sa durée (quatre compositions sur cinq durent entre sept et minutes minutes), sombre dans ses ambiances.

Cependant, l'appartenance stricte à la famille du Doom épique me paraît très réductrice. En effet, le son d'ensemble s'avère moins lourd, plus racé, rappelant quelque peu l'esprit du Heavy complexe de KING DIAMOND et FATES WARNING, mâtiné de Heavy Metal classique comme le redéfinit BLACK SABBATH entre 1980 et 1981. Mais surtout, EPITAPH développe une dimension théâtrale primordiale, notamment par le biais du chant. Du coup, les compositions prennent un tour baroque, caractéristique du Heavy ésotérique et fantastique italien (DEATH SS, Paul CHAIN, BLACK HOLE, ABYSMAL GRIEF, ANTONIUS REX et consorts). Le chant incarne tout particulièrement cette dimension, avec ce trémolo, ces modulations et cette intensité de tous les instants, à mi-chemin entre Messiah MARCOLLIN (CANDLEMASS de la grande époque), Ronnie James DIO et John ARCH (FATES WARNING première période).

Si le style pratiqué par EPITAPH fleure bon le Heavy Metal du début des années 80, ce qui est sans conteste une preuve de bon goût, il est dommage que la production rappelle également les critères un peu faibles de l'époque ; il eut été bénéfique que les riffs soient un tantinet plus épais et plus tranchants afin de conférer à l'ensemble de l'album une aura plus impressionnante encore. Restent la qualité de l'écriture et la crédibilité de l'interprétation... l'essentiel, quoi.

Un avant-goût en vidéo : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 7 octobre 2017