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11/10/2017
One hallucination under god
A DEVIL'S DIN
 
Au cours des années 60, la jeune génération de l'époque en eut marre d'obéir aux injonctions d'une société occidentale formaliste, productiviste et paternaliste et décida d'aller vagabonder, de faire tomber les barrières, de laisser libre cours à ses pulsions. C'est ainsi que l'on vit et entendit les BEATLES se laisser pousser les tifs et truffer leur musique de sonorités étranges à partir de Rubber Soul (1965). Bientôt, tous les genres de musiques populaires furent plongés dans un grand bain psychédélique, pour le meilleur et pour le pire : Rock, Blues, Pop, Country, Soul, tout est contaminé par des sonorités flottantes, par des couleurs chatoyantes, par des structures audacieuses (que le Rock progressif allait amener à un niveau supérieur). Puis, la mode passa, notamment avec l'avènement impérieux du Hard Rock, mais le psychédélisme continue régulièrement à teinter les productions du jour.

Une chose est certaine, le trio québécois A DEVIL'S DIN n'a rien oublié de cette période fastueuse puisqu'il en a adopté le look et, nettement plus important, le style et le son. Au fil de compositions concises (rien au-dessus de cinq minutes, à quelques secondes près), le trio propose des mélodies vocales somptueuses, une guitare acide et délicate, une basse ventrue et volubile qui évolue au premier plan, une batterie sèche et nerveuse, des claviers délicieusement vintage et surtout, une palanquée d'harmonies vocales splendides.

Stylistiquement, on croit écouter un mélange savoureux des débuts des WHO (songez à Pictures Of Lily, I'm A Boy, The Kids Are Alright) de PINK FLOYD (Arnold Layne, le premier album) et de THE BYRDS (période Fifth Dimension et Younger Than Yesterday). En sus de l'importance majeure de la mélodie, l'approche du groupe privilégie la vitalité et la concision (les compositions ne durent pas plus de cinq minutes), avec une place réservée à des ambiances plus calmes, voire franchement éthérées.

Sans vouloir faire le téteux, A DEVIL'S DIN vient de délivrer un tabarnac de troisième album, à la fois charmeur et mature, qui se réapproprie avec panache des codes psychédéliques trop souvent galvaudés. La qualité de l'écriture et des arrangements ainsi que l'interprétation maîtrisée permettent de dépasser le classicisme des éléments de base. Merci pour le voyage, les cousins !

Vidéo de Eternal Now : cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 11 octobre 2017