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07/11/2017
Tidecaller
BELL
 
Ce premier album du trio suédois BELL (récemment renforcé par un second guitariste) était initialement destiné à ne connaître qu'un pressage à vocation privée. Fort heureusement, le label High Roller en assure une diffusion à la hauteur des qualités invraisemblables que recèle Tidecaller. En effet, cet opus inaugural concilie magistralement les qualités respectivement du Heavy Metal et du Doom Metal : lenteur, lourdeur, emphase, voire théâtralité, puissance, mélodie, tout l'attirail se trouve aligné et manié avec une pertinence digne de vieux briscards.

Condition primordiale pour être crédible en matière de Heavy Metal, le groupe est en pleine capacité de débiter des riffs simples, fortement appuyés par une basse tendue et ponctués par une batterie à la frappe sèche. Ces riffs et ces rythmiques semblent tout droit sorties du répertoire de CANDLEMASS, référence en la matière. pour autant, le groupe parfaitement raison quand il refuse d'être versé dans la catégorie trop réductrice du Doom Metal car le son des guitares est de fait plus clair, plus tranchant que dans le Doom. Il ne s'agit pas uniquement d'ergoter et de finasser mais de souligner que BELL propose un horizon sonore plus ouvert, plus aéré et plus vaste qu'une simple formation de Doom. Ajoutons que la guitare solo apporte son lot conséquent d'incises et de solos mélodiques, très bien construits, privilégiant la musicalité à la technicité.

Cependant, hormis les fortes qualités instrumentales, c'est bel et bien le chant qui permet de distinguer BELL. pas de montées dans les aigus, pas de prouesses acrobatiques, pas plus que de grondements rauques supposés impressionner. Les vocaux du guitariste Martin WELCEL relèvent d'un registre clair, médium, parfaitement modulé, exprimant une sorte de force teintée de mélancolie. Histoire d'apporter davantage de nuances, les lignes de chant se trouvent souvent, quoique ponctuellement, harmonisée avec goût.

En terme de composition, BELL excelle dans le Heavy Metal clairement dessiné, lentement asséné, mais n'hésite pas à inclure des séquences plus atmosphériques, au charme vénéneux, comme sur le final du long Angels Blood, au début de Locked And Burrowed ou sur le court instrumental Awoken (presque mystique).

Avec un rendu aussi qualitatif dès son premier album, BELL peut évidemment se montrer pleinement ambitieux pour la suite des événements. En tout cas, voilà le genre de glas que l'on content d'entendre !

Vidéo de Secret Mountain : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 7 novembre 2017