15 / 20
23/12/2017
Iron griffin
IRON GRIFFIN
 
Le Hard Rock et le Heavy Metal approchent gaillardement le demi-siècle d'existence, ce qui leur a donné largement le temps de générer des sous-genres par dizaines. A telle enseigne qu'un jeune musicien n'a que l'embarras du choix quand il veut trouver des sources d'inspiration. Prenons l'exemple de ce jeune batteur finlandais, Oskari RÄSÄNEN. Afin d'assouvir ses penchants pour les prémisses du Hard et du Heavy, il participe gaillardement au groupe MAUSOLEUM GATE, dont le dernier album en date, Into A Dark Divinity, a été fort positivement chroniqué sur ce site (cliquez ici). Histoire de laisser libre cours à un autre penchant, à savoir le Heavy Metal obscur des années 80. L'intéressé cite comme influences WARLORD, BROCAS HELM, OMEN, DARK QUARTERER et STORMWITCH. Soit des groupes qui, dans les années 80, s'approprièrent le Heavy Metal classique pour le rendre plus nervé, plus obscur. Tout amateur de Heavy underground à cette époque a en mémoire des dizaines de groupes à l'imagerie caricaturale, aux pochettes pour le moins artisanal (avec quelques exceptions comme CIRITH UNGOL), aux productions vivantes mais faiblardes, et parfois aux interprétations pour le moins perfectibles. Qu'importe, les défauts faisaient partie intégrante de l'aura de ces formations. a titre personnel, j'ai à l'époque fantasmé et parfois dépensé des sommes non négligeables pour acquérir des disques de GRIFFIN,AXEWITCH, GOTHAM CITY, WITCHFYNDE, AUGUST REDMOON, MERCY et autres OVERDRIVE...

L'ami Oskari a donc pris l'initiative d'enregistré quatre compositions plus une introduction afin de présenter ce premier EP, dont il a par ailleurs réalisé lui-même l'illustration (naïve mais ô combien expressive). Sans surprise, l'emballage sonore est certes vibrant mais fort loin des standards actuels qui misent sur la surpuissance et la perfection trop souvent clinique. Certes, l'ensemble manque d'impact, mais au moins, ce Heavy Metal respire et vibre.
Les riffs demeurent modérés, la guitare se focalisant sur des motifs mélodiques simples mais efficaces, souvent harmonisés. La batterie s'est vu attribuer un son très sec et fort peu puissant, de même que la basse au son claquant mais aux lignes galopantes. Cela n'empêche pas les rythmiques d'être alertes et accrocheuses, assez riches en changements de tempo et de rythmes pour accompagner les ambiances épiques.
Le chant, clair et modulé, n'est pas plus démonstratif mais il n'en demeure pas moins suffisamment expressif pour coller avec l'univers très Fantasy développé ici. On assiste même à quelques poussées aiguës qui ramènent aux débuts de MERCYFUL FATE !

Même si les moyens mis en œuvre s'avèrent relativement austères, il faut toutefois souligner des efforts apportés sur le plan vocal (chœurs, harmonies) ainsi que quelques arrangements de claviers fort judicieux (nappes de synthé en introduction et sur le final de Lord Inquisitor, tout au long de Metal Conquest).

Définitivement bloqué dans les années 80, ce EP ravira les nostalgiques et pose des bases attrayantes pour de futurs développements discographiques.
Alain
Date de publication : samedi 23 décembre 2017