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02/01/2018
Kingdoms disdained
MORBID ANGEL
 
MORBID ANGEL fait partie des super groupes qui m’ont permis d’apprécier l’un des genres les plus extrêmes de notre musique, le death metal. Au tout début des années 90, je fus d’abord fasciné par l’imagerie gore et le death brutal véhiculés par OBITUARY et CANNIBAL CORPSE. Le groupe DEATH proposait quant à lui des compostions bien plus techniques. MORBID ANGEL développait également un death metal évolué avec des riffs recherchés et des blast beat justement dosés. Blessed Are The Sick (1991) reste pour moi un album culte. Avec ses interludes musicaux, Il dégage une atmosphère à la fois inquiétante et envoûtante, une musique pouvant être ultra rapide et violente puis lourde et tortueuse sur le morceau suivant, un véritable chef d’œuvre.

MORBID ANGEL s’est ainsi rapidement imposé comme l’un des tout meilleurs groupes de death metal de la planète. Souvent copié mais jamais égalé. Son trio magique était constitué de David VINCENT (chant, basse), la voix et le frontman du groupe, Pete SANDOVAL (batterie) véritable maître de la double pédale grosse caisse et de Trey AZAGTHOTH (guitare), compositeur principal, virtuose de la six-cordes, leader mystérieux à fond dans l’ésotérisme et garant de la marque MORBID ANGEL. En 2017, il reste le seul membre originel et s’est entouré de Steve TUCKER (chant, basse) qui avait déjà chanté sur trois albums à la fin des années 90. Il est accompagné de Scott FULLLER (batterie) et Dan VADIM VON (guitare), musiciens forcément de grande qualité étant donné le haut niveau technique requis pour jouer du MORBID ANGEL.

Kingdoms Disdained constitue le onzième album studio de la formation américaine car Abominations Of Desolation est en fait plus considéré comme une démo. La discographie de MORBID ANGEL comporte une particularité : chaque nom d’album commence par une lettre croissante de l’alphabet. Par exemple, Covenant, le troisième disque, commence par la troisième lettre, le C, et ainsi de suite. Le prochain opus de Trey débutera par un L, c’est certain.

MORBID ANGEL avec de gros bouleversements de line-up revient de loin avec un précédent effort Illud Divinum Insanus plutôt critiqué. En effet, le groupe avait voulu expérimenté des sonorités technoïdes dans son death metal ce qui a fortement décontenancer les amateurs. Ce choix artistique ne m’avait pas surpris (ni déplu par ailleurs) car MORBID ANGEL, dans un souci perpétuel d’évolution, a souvent produit des albums différents. Domination présentait par exemple quelques touches industrielles plutôt subtiles et intelligentes et fait partie des disques appréciés des fans. En 2011, après les retours peu positifs sur Illud Divinum Insanus, le roi semble déchu de son trône de leader du death metal, dédaigné par les puristes, déçus par ce virage musical…

Kingdoms Disdained a pour mission de remettre les pendules à l’heure. Pas de claviers ni de techno ici, du pur (brutal) death metal comme le chantait TUCKER dans Formulas Fatal To The Flesh. Je reconnais ce son inimitable dès le premier titre Piles Of Little Arms, du 100% MORBID ANGEL old school, une batterie qui martèle fort mais avec de multiples changements de rythmes, des riffs tortueux qui tronçonnent et une voix death propre et impeccable ! Erik RUTAN (qui a joué dans le groupe et l’a déjà produit) se trouve aux manettes et redonne au groupe son son si caractéristique. Peu de fioritures dans cet album, l’efficacité est le but recherché. J’aurais aimé quelques breaks instrumentaux car l’ensemble peut paraître suffocant pour le novice. Architect And Iconoclast et ses multiples cassures fait partie des meilleurs morceaux au même titre que le Declaring New Law (Secret Hell) et sa basse groovy. Une œuvre massive dominée par des parties de guitares mélodiques et vicieuses, qui s’écoute dans son intégralité et qui nécessite plusieurs écoutes pour être appréciée à sa juste valeur.

Le roi du death metal est vraiment de retour et écrase toute concurrence !

MORBID ANGEL discographie :

1986 : Abominations Of Desolation (démo rééditée en 1991)
1989 : Altars Of Madness
1991 : Blessed Are The Sick
1993 : Covenant
1995 : Domination
1996 : Entangled In Chaos (Live)
1998 : Formulas Fatal To The Flesh
2000 : Gateways To Annihilation
2003 : Heretic
2011 : Illud Divinum Insanus
2015 : Juvenilia (Live)
2017 : Kingdoms Disdained
NOCTUS
Date de publication : mardi 2 janvier 2018