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27/01/2018
Unexplored
PHOENIX AGAIN
 
Les racines de cette formation italienne remontent aux années 80 quand trois frères fondèrent PHOENIX avec l'aide de complices. Cependant, les morceaux enregistrés lors de cette décennie ne virent pas le jour à l'époque et il fallut attendre que le groupe fut dissout, que le guitariste fut décédé, pour que l'album ThreeFour vit enfin le jour en 2011, sous le nom de PHOENIX AGAIN. Suivit en 2014 Look Out et maintenant Unexplored.

Parfois étiqueté Neo Prog, il m'apparaît que PHOENIX AGAIN relève plutôt de la décennie initiale du Rock progressif, à savoir les années 70, même si la durée globalement raisonnable des compositions et une relative tendance à la concision évoque en effet le renouveau des années 80. Même si la technicité des musiciens ne fait pas de doute, le répertoire actuel du groupe ne s'attache pas à la démonstration des capacités des instrumentistes, privilégiant la cohésion d'ensemble (le jeu du batteur et du bassiste s'avèrent intenses) et l'impact mélodique et émotionnel. La palme revient au couple très complémentaire formé par la guitare et les claviers. La première semble à l'aise dans tous les registres : riffs mordants, solos étincelants, agréments acoustiques, tout est superbement maîtrisé. Bien que basés sur des sonorités vintage, les claviers ne versent jamais dans la pompe et apportent des couleurs mélancoliques comme des lignes mélodiques vigoureusement dessinées.

Les compositions sont majoritairement instrumentales (l'ombre de CAMEL, seuls trois morceaux, That Day Will Come, To Be Afraid-Ansia et Silver, se voyant pourvu de lignes de chant agréables, posées, mais pas particulièrement spectaculaires. Certes, certains passages particulièrement calmes succombent à une certaine tendance sentimentale que n'auraient pas reniée les MOODY BLUES. Heureusement, le reste de l'album propose un bon équilibre entre les dorures mélodiques et une ossature plus nerveuse.

On n'entend rien de révolutionnaire sur cet album mais il faut bien avouer que cela fait du bien d'entendre du Rock progressif inspiré par le passé mais pas passéiste, évitant de surcroît les excès musculeux induits par le Metal progressif. Très agréable...
Alain
Date de publication : samedi 27 janvier 2018