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22/04/2018
Never say die
DEAD CITY RUINS
 
Je ne vais pas prétendre connaître de longue date ce groupe australien, je n'ai même jamais posé une oreille sur ses deux premiers albums, Midnight Killer (2012) et Dead City Ruins (2013). Le design rétro de la pochette, imitant même les usures propres aux pochettes de 33 tours, m'a attiré l’œil, ainsi que ce qui ne peut être qu'un clin d’œil à BLACK SABBATH, à savoir le titre de l'album (également celui du dernier album avec Ozzy en 1978) et la kitschissime veste à franges, parfaite imitations de celles que portaient ce dément d'OSBOURNE sur scène, et ce jusqu'au début de sa carrière solo.

Tout ce qui précède est bien entendu anecdotique car, dans les faits, le Hard rock pratiqué par DEAD CITY RUINS n'a pas grand-chose à voir avec le sombre et lourd Heavy Metal de BLACK SABBATH. Pas grave, on y gagne au change, tant le répertoire proposé ici s'avère non seulement maîtrisé en terme d'écriture mais aussi interprété avec verve et brio. Les bases du Hard rock pratiqué ici se situent dans les années 70, du côté d'AEROSMITH et de THIN LIZZY, ce dernier notamment pour les nombreux plans de guitares jumelles. On pourrait à bon droit songer au début des GUNS'N'ROSES et à THE CULT.

Portés par des lignes de basse ventrues (Matthew BERG au service) et sèchement ponctuées par une batterie musclée (activée par Nick TRAJANOVSKI), les guitares de Tommy CAIN et Sean BLANCHARD alignent des riffs charnus et épais, agrémentés par ces fameuses harmonies qui firent le bonheur de THIN LIZZY, puis de JUDAS PRIEST et d'une part non négligeable de la NWOBHM. Les solos de guitare demeurent relativement simples et concis et misent tout sur l'incandescence, avec notamment un emploi fréquent de la pédale wah-wah.

Particulièrement puissante sur les morceaux les plus remuants et même sur les mid-tempos plus pondérés, l'instrumentation sait faire preuve de sensibilité, notamment sur les excellentes ballades Heavy Rust & Ruin et Lake Of Fire. La force est collective, au service d'une efficacité et d'un feeling d'ensemble. DEAD CITY RUINS font montre d'une force de conviction qui se joue des schémas les plus rebattus. J'en veux pour preuve le concis Raise Your Hands, porté par une batterie martelant le tempo presque lent, avec des chœurs et un solo de guitare brûlant : voilà le genre de composition taillée pour faire participer les foules et on marche à fond.

Outre les qualités instrumentales, DEAD CITY RUINS peut prétendre s'extirper de la masse grâce à son chanteur Jake WIFFEN dont le timbre légèrement voilé et l'étendue de registre – du médium aux cris aigus à la Rob HALFORD – fait montre d'une versatilité et d'une solidité qui laissent pantois. Cela étant dit, notre homme met ses cordes vocales au service des morceaux et des ambiances, plutôt que de se livrer à on ne sait quelle frénésie démonstrative.

Terminons en saluant la production très vivante, visant à capturer l'essence scénique du groupe, et le magnifique mixage, modèle d'équilibre entre puissance et limpidité.
Nul doute qu'avec l'appui d'une maison de disques sérieuse comme AFM, le groupe saura se tailler une audience en Europe, il le mérite amplement.

PS : histoire d'entendre un avant-goût du groupe sur scène, trois titres live sont proposés en bonus.

Vidéo de Dirty Water cliquez ici et We Are One cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 22 avril 2018