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07/07/2018
Fifth angel
FIFTH ANGEL
 
Formé en 1983 dans les environs de Seattle, ce quintette a publié deux albums avant de disparaître en 1989, lesquels sont aujourd'hui réédité par Metal Blade. Ce premier album sans titre vit initialement le jour en 1986, chez Shrapnel records, avant que la major Epic (du groupe CBS) ne rachète le contrat et ne ressorte l'album en 1988, remixé, avec une pochette plus aboutie (pas difficile, me direz-vous !).

Aujourd'hui comme à l'époque, le positionnement de FIFTH ANGEL n'était pas forcément aisé. Non pas que le groupe ait emprunté une voie avant-gardiste. Au contraire, la musique de ce premier album dénote un classicisme certain. On pourrait tenter de cerner les influences en évoquant conjointement le Hard Rock acéré et élégant de UFO et le Heavy Metal nerveux et carré de JUDAS PRIEST. Chaque titre comporte son lot de riffs secs et nerveux et de rythmiques carrées, avec notamment la frappe claquante de Ken MARY (ancien de TKO, qui devait plus tard rejoindre ALICE COOPER, CHASTAIN, HOUSE OF LORDS, IMPELLITERI...). Cependant, un des traits majeurs propres à FIFTH ANGEL réside dans l'importance centrale des mélodies. Les lignes de chant de Ted PILOT peuvent être nerveuses mais elles demeurent toujours très articulées, convenablement modulées, les couplets débouchant sur des refrains rehaussés d'harmonies vocales fines et pertinentes. Les parties de guitares solo de James BYRD s'apparentent à de petites pépites alliant technicité, vélocité et sens mélodique.
Les compositions s'avéraient tour à tour très prosaïques, versions musclées du Hard Rock en spandex qui régnait alors (et donc les musiciens avaient adopté le look), et plus portées sur les ambiances, avec des progressions dramatiques typiques du Heavy Metal.

Morceaux solides et efficaces, musiciens brillants, production de qualité pour l'époque (Terry DATE aux manettes, qui compte SOUNDGARDEN, PANTERA, DEFTONES, PRONG, OVERKILL et MACHINE HEAD dans son CV) : qu'est-ce qui fait que cet album n'a pas cassé la baraque à sa sortie, pas plus qu'à sa ressortie chez une major ? Il y a des raisons propres à FIFTH ANGEL : si les musiciens s'imposaient comme plus que compétents, si les compositions apparaissaient efficaces, il manque ce petit plus qui permet de distinguer un bon groupe d'un très bon groupe. Par ailleurs, et ceci ne peut être imputé au groupe, le style pratiqué ici ne s'inscrivait franchement dans aucune des tendances à l’œuvre dans la seconde partie des années 80. En tout cas, cette réédition est l'occasion de (re)découvrir un album qui a une certaine classe.
Alain
Date de publication : samedi 7 juillet 2018