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22/07/2018
The revolt against tired noises
YAWNING MAN
 
Il est on ne peut plus courant d'attribuer à KYUSS la paternité du Stoner Rock, notamment dans sa variante pratiquée dans un contexte désertique. Certes, les prémisses de KYUSS sous les appellations KATZENJAMMER puis SONS OF KYUSS remontent à 1987. Sans vouloir le moins du monde diminuer l'apport essentiel de ce groupe mythique, il faut rendre à César ce qui lui revient et accorder ainsi un rôle précurseur au trio YAWNING MAN, qui effectua ses premiers pas en 1986. A l'inverse de KYUSS, YAWNING MAN n'a jamais rencontré le moindre début de notoriété en dehors de l'underground. C'est pourquoi The Revolt Against Tired Noises n'est que le quatrième album, faisant suite à Rock Formations (2005), Nomadic Pursuits (2010) et Historical Graffiti (2016). Pour être complet, citons en outre le EP quatre titres Pot Head (2005) et la compilation Vista Point (208)

En dépit de ce que pourrait laisser espérer notre préambule, YAWNING MAN ne propose pas un album de Stoner Rock : pas de riffs charbonneux, pas de rythmique compacte et épaisse, très peu de vocaux envapés . YAWNING MAN propose un Rock nettement plus lumineux, reposant avant tout sur la guitare lumineuse du fondateur Gary ARCE. Notre homme se plaît à multiplier des notes cristallines, percluses d'échos, et des interventions plus acides, créer une trame psychédélique fascinante, belle comme un ciel étoilé dans le désert.

Gary ARCE
est appuyé dans ses œuvres par la basse ronde et tendue de son complice depuis le début, Mario LALLI, qui apporte à lui seul l'essentiel de l'épaisseur contenue dans la musique de YAWNING MAN. LALLI se charge également des quelques parties chantées ; rien de spectaculaire dans ces lignes vocales dont le manque de puissance se trouve compensé par le recours aux parties doublées et à l'écho. Le batteur Bill STINSON développe un jeu souple et mobile, avec notamment un jeu de toms et de cymbales riche.
Seul bémol, on est en droit de trouver que les sonorités de claviers utilisées sonnent assez datées, comme des effluves un peu cheap des années 80. C'est sûrement voulu mais cela peut sembler décalé, voire incongru.

En sus de sept compositions inédites, YAWNING MAN livre enfin sa version du titre Catamaran que KYUSS reprit en 1995 sur son dernier album … And The Circus Leaves Town. Cette version originale représente parfaitement au style du trio, avec son approche plus aérienne, sa tension plus subtile.u style du trio, avec son approche plus aérienne, sa tension plus subtile.

Quiconque accepte de voyager au son de YAWNING MAN se sent flotter, doucement bercé et baigné dans un légère acidité, de fort belles couleurs embellissant l'aridité des moyens développés.
Alain
Date de publication : dimanche 22 juillet 2018