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14/08/2018
Non finirà mai
STRANA OFFICINA
 
Groupe pionnier du Heavy Metal en Italie, STRANA OFFICINA a connu deux parties de carrière. La première, dans les années 80, livra deux Eps, Strana Officina (1984, cliquez ici) et Ritual (1987, cliquez ici) et un album, Rock'n'Roll Prisoners (1989). Les années 90 furent des années pénibles, marquées par la mort des deux frères Fabio et Roberto CAPPANERA ; hormis une tournée commémorative, une compilation en leur hommage vit le jour en 1994 : Una Vita per il Rock.
Il fallut attendre 2007 pour assister au retour discographique avec l'excellent album The Faith, qui proposait des versions actualisées de quinze titres de son ancien répertoire (cliquez ici), suivi en 2010 par Rising To The Call (cliquez ici). A noter que le label Jolly Roger va sortir une version remixée et remastérisée de The Faith, en même temps que Non Finirà Mai.

Non Finirà Mai
est une compilation de huit titres, mais ne comprenant que cinq compositions. Qu'est-ce à dire que ceci ? Quelle est cette diablerie ? Explications. Au sortir de la période deuil du début des années 90, STRANA OFFICINA enregistra quatre morceaux chantés en italien, ce qui était une manière pour le groupe de se prouver qu'une suite était possible, fermement ancré dans ses racines transalpines. Demeurés inédits à ma connaissance, ces quatre morceaux sont proposés ici pour la première fois, accompagnés par trois versions actualisées de 2017 et un réenregistrement de Ricordo di Lei, composition qui figurait sur une démo de 1986.

Tout ceci est un brin complexe et s'adresse aux collectionneurs et aux fans ultimes. Cela dit, à l'heure où des centaines de jeunes groupes s'approprient de manière fétichiste le style et le son du Heavy Metal des années 80, il ne peut pas faire de mal d'écouter un groupe d'époque qui revisite son répertoire originel. Le titre Amore i Fuoco fit tout de même sa première apparition sur une démo datant de 1979 ! Musicalement parlant, STRANA OFFICINA s'est toujours inscrit dans l'héritage du Heavy Metal européen, avec notamment une parenté avec JUDAS PRIEST. Mais là où trop de suiveurs se contentaient de reprendre les schémas les plus basiques, STRANA OFFICINA variait les plaisirs. Certes, Ricordo dei Lei et Amore e Fuoco optaient pour le versant nerveux, rapide et agressif, et Non Finirà Mai pour le mid-tempo carré. Mais Bimbo offrait un visage plus tortueux et lourd, tandis que Vittima versait carrément dans la ballade Heavy, avec une montée en pression progressive et un solo final déchirant. Loin d'être rédhibitoire, le chant en italien sonne de manière crédible, efficace, avec une musicalité particulière et attractive.
Si les enregistrements de 1995 étaient marqués par une production trop sèche, ceux de 2017 s'avèrent plus puissants, sans pour autant verser dans un son clinique et massif. Au final, cette compilation s'avère fort sympathique, même si je saurais trop conseiller aux fans de Heavy Metal 80's de se procurer l'excellente nouvelle version de The Faith.
Alain
Date de publication : mardi 14 août 2018