Nouvelle illustration de l'implantation internationale du Metal : LONESHORE est un groupe brésilien qui sort son premier album sur un label russe. Stylistiquement parlant, le quintette joue également le jeu de la diversité et ne s'est pas restreint dans ses influences.
Il y a tout d'abord une dimension progressive dans ces compositions longues : The Quiet Visitor et le titre éponyme dépassent les onze minutes, les quatre autres s'étalant entre six et dix minutes. Ces gabarits permettent logiquement de mettre en place des structures relativement complexes, avec des successions de séquences, certaines brèves, d'autres plus longues, créant des contrastes parfois saisissants les unes par rapport aux autres.
C'est ainsi que peut débouler à vive allure un passage frénétique et féroce relevant du Black Metal ou du Death Metal, auquel succède une partie complexe typique du Metal progressif, avant qu'une accalmie mélancolique ne prenne délicatement ses aises. Quelques bribes de Doom peuvent apparaître, alors qu'on entend de discrets arrangements électro sur un titre comme le délicat Daylight.
Bien évidemment, les vocaux connaissent un traitement analogue puisqu'on entend les registres gutturaux propre au Death, enragés propres au Black ou clair, posé, grave et désabusé comme on croise dans le Dark Metal.

Férocité contre délicatesse, vitesse contre pesanteur, lourdeur contre légèreté : LONESHORE jongle avec les contraires et parvient à garder le fil dans ce contexte touffu. Le risque d'une dispersion demeure mais il faut bien avouer que LONESHORE maîtrise bien son affaire, notamment grâce à la maîtrise instrumentale de ses musiciens et à un mixage équilibré. Globalement, From Presence To Silence affiche de belles ambitions et révèle un groupe porteur d'un potentiel intéressant. On a hâte de savoir comment cette richesse stylistique va évoluer à l'avenir.

Vidéo de Effigy cliquez ici

Alain
Date de publication : dimanche 14 octobre 2018