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18/10/2018
3 : empty power parts
FLAYED
 
Les vétérans amateurs de Rock sous haute tension peuvent témoigner que le chemin vers le professionnalisme fut long pour les scènes hexagonales. Le 21ème siècle nous a fort heureusement habitué à voir se développer une quantité sans cesse croissante de groupes énervés maîtrisant l'écriture, l'interprétation et la mise en son. A ce titre, la jeune carrière de FLAYED me paraît exemplaire. Formé en 2013, le sextet a déjà commis trois albums : l'auto-produit Symphony For The Flayed (2014), Monster Man (2015) et dorénavant III : Empty Power Parts. Auparavant, nous avions salué la qualité du EP cinq titres de 2016 XI Million (cliquez ici).

Première remarque : la mise en son privilégie la clarté et l'énergie. La production a privilégié la spontanéité, un rendu vibrant et direct. Le mixage s'est chargé de rendre chaque élément parfaitement audible : batterie sèche, basse claquante, guitares incisives en rythmique et brillantes en solo, orgue Hammond chaleureux, chant tour à tour énervé et modulé. Du coup, l'auditeur se trouve embringué dans une farandole énergique, sans fioritures, qui rend bien compte de l'énergie scénique du combo.

Cela dit, un bon son ne fait pas automatiquement un bon album. De même, une interprétation à la fois vivante et maîtrisée représente un atout majeur. Encore faut-il proposer des compositions solides. Fort de ses influences 70's (cet orgue qui rôde à l'arrière-plan... et que j'aimerais entendre encore plus) et 80's, FLAYED aligne sans coup férir des titres rapides (Glad To Leave, Homeland) ou des mid-tempos carrés (Rise Of The Kings, Middle Age, Waiting For The Turning Point...) toujours animés par un groove tendu, le tout avec un souci constant de l'efficacité. Clairement, les nostalgiques des débuts des GUNS'N'ROSES peuvent sans souci se procurer III : Empty Power Parts ! Sur le morceau Flooded And Blind, le groupe se calme quelque peu et laisse parler un penchant pour un Blues lourd. Ce type de pause permet par ailleurs d'aérer un album majoritairement teigneux.

Certes, les structures demeurent très classiques mais on ne peut que saluer le savoir-faire et l'abattage de FLAYED. Outre cette énergie palpable déjà évoquée, on soulignera le soin apporté aux arrangements vocaux, le groupe n'hésitant à enrichir les vocaux pêchus de Renato par des harmonies et des choeurs. Mention spéciale pour les solos de guitare impressionnants de technicité, sans pour autant perdre en musicalité.

Ce nouvel album de FLAYED est assurément professionnel mais aussi, en avant tout, passionné.

Vidéo de Fairy Tales cliquez ici et de Middle Age cliquez ici.
Alain
Date de publication : jeudi 18 octobre 2018