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03/11/2018
The heavens are not on fire
WILLS DISSOLVE
 
Originaire de Houston, Texas, ce quatuor place sa musique sous le signe de l'espace et du chaos. Pour ce premier album, WILLS DISSOLVE a fait le choix de l'auto-production et, hormis un son de batterie un peu sec, on peut dire que le pari est gagné tant The Heavens Are Not On Fire sonne de manière professionnelle. Qui plus est, les cinq compositions révèlent un groupe ambition dans son écriture et exigeant dans l'interprétation.

En effet, à l'instar de OPETH ou MASTODON, WILLS DISSOLVE reprend à son compte la pratique des structures complexes, basée sur une imbrication de séquences contrastées. Accessoirement, le groupe se sent à l'aise dans les formats longs, puisque hormis l'instrumental 11-13-1833 (date d'une pluie de météorites) qui se contente de dépasser les trois minutes, les quatre autres morceaux évoluent entre huit et onze minutes. Et c'est bien ce type de durées qui permettent au groupe de mettre en place son approche progressive qui l'amène à alterner des formidables séquences atmosphériques (avec synthés, piano, guitare délicate), accélérations par moments proches des trépidations du Black Metal, rythmiques épaisses en mode Death Metal technique et, plus généralement des déambulations mid-tempos densifiées par une section rythmique intenable. La versatilité des guitares s'avère proprement bluffante : solos étincelants et très mélodiques, incises délicates à la David GILMOUR, riffs abrasifs, accroches plus tordues (le fait que le nom du groupe soit emprunté à un titre de l'album Panopticon de ISIS n'est certainement pas un hasard), parties acoustiques, c'est un véritable festival !
Au niveau vocal, on retrouve cette dichotomie entre des vocaux caverneux et colériques, hérités du Death Metal, et des passages en voix claire et posée.

La multiplicité des ingrédients pourrait faire craindre un résultat brouillon et hermétique. Il n'en est rien, grâce à la lisibilité des compositions et à la maîtrise de l'interprétation. Pour un premier essai, le moins que l'on puisse dire est que WILLS DISSOLVE vient de placer la barre haute, à peu près au niveau de cet espace qui semble les fasciner.
Alain
Date de publication : samedi 3 novembre 2018