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05/12/2018
Solemn ceremony
SOLEMN CEREMONY
 
Nous avons déjà croisé la route du guitariste australien Phil HOWLETT lorsque son précédent groupe ROTE MARE avait sorti son premier EP Hollows Path (cliquez ici), puis son premier album Serpents Of The Church (cliquez ici), tous deux de fort bonne facture. Après deux autres albums, The Invocation et The Kingdom, tous deux parus en 2013, ROTE MARE a fini par jeté l'éponge en 2015. Comme si ses participations au sein de LUCIFER'S FALL (deux albums chroniqués par nos soins, cliquez ici et cliquez ici) et de DIRE FATE, notre homme a éprouvé le besoin de forger un monument de Doom dont il aurait l'entier contrôle, quitte à se faire épauler par des collègues pour l'enregistrement.

L'album ne comprenant que quatre compositions, on comprend aisément que Phil HOWLETT a opté pour des formats conséquents, s'échelonnant entre plus de sept minutes et plus de neuf minutes. Le bougre n'ayant pas renoncé à son style de prédilection, le Doom Metal, on réalise que le champ est libre pour une sacrée dose de lourdeur et de lenteur. On n'est pas déçu car, fidèle à sa prédilection pour le Doom classique, l'austérité domine cet album. En conséquence de quoi, les riffs s'avèrent épais, crépitants, un peu crades, soutenus par des lignes de basse bien ventrues et métalliques, le tout lentement et sèchement ponctué par une batterie laconique.
SOLEMN CEREMONY conserve presque de bout en bout une allure solennelle, sauf sur le final presque Punk, éructant et épileptique, du titre éponyme. Hormis ce dérapage, HOWLETT prend tout de même le soin de varier le propos, afin de créer des contrastes et de ne pas risquer d'emmurer l'auditeur dans une architecture purement fonctionnelles à base de riffs lugubres et de tempos lents. Ainsi, la guitare se fait plus mélodique et la section rythmique plus souple et mesurée sur End Of The Line et One Last Failure : l'effet n'en est que plus saisissant quand le trio guitare-basse-batterie reprend son avancée pachydermique. Surtout, cela emmène le Doom de SOLEMN CEREMONY vers des ambiances plus travaillées, moins directement terre à terre. De même, les solos de guitare mélodiques offrent une excellente alternative pour exprimer la mélancolie.

Les vocaux prodigués par HOWLETT demeurent majoritairement rugueux, rauques et colériques, avec toutefois des ponctuations moins abrasives pour ne pas sombrer dans le systématisme. Autre domaine dans lequel l'âpreté est de mise, le son de l'album, qui privilégie la captation live et une restitution sans fioritures. Cela risque fort d'écorcher des oreilles par trop habituées aux productions cliniques et aux mixages qui saturent le spectre sonore, mais j'ai la faiblesse de penser qu'il s'agit d'une option adaptée à la noirceur qui plane sur cet album. Voilà qui va nous aider à patienter dans l'attente de la livraison d'un troisième album de LUCIFER'S FALL.

Vidéo du morceau Solemn Ceremony cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 5 décembre 2018