17 / 20
18/12/2018
Pray for doom
DAWN OF WINTER
 
Tout le monde le sait, le Doom Metal est affaire de lenteur. Le moins que l'on puisse dire est que le groupe allemand DAWN OF WINTER applique à la lettre ce précepte dans sa musique mais également dans ses parutions discographiques. Le groupe s'est formé en 1991 mais, hormis le EP cinq titres Celebrate The Agony en 1993, n'a enregistré que des démos, jusqu'à la parution de son premier album, In The Valley Of Tears en 1998 ! Encore plus farce, la formation semble s'être assignée un rythme de production d'album décennal puisque le second album, l'excellent The Peaceful Dead naquit en 2008 et que Pray For Doom voit le jour en cette fin de 2018. Il s'agit d'un concept en soi, frustrant pour les fans, mais tout aussi exigeant pour les membres du groupe : avec de telles marges de maturation, hors de question de se laisser aller à la médiocrité !

Bien que ne réservant guère de surprise stylistique, Pray For Doom trace encore plus profondément le sillon d'un Doom Metal à mi-chemin entre le Doom Metal traditionnel et le Doom Metal épique. La relative concision de la majorité des compositions (entre quatre et six minutes) plaide en faveur d'une approche plutôt directe et dépouillée, pour ne pas dire austère : tempos lents, riffs lourds mais nettement dessinés, solos de guitare essentiellement axés sur les mélodies mélancoliques, rythmiques pesantes mais sans excès... Toute la partie instrumentale relève d'un exercice de style parfaitement maîtrisé, au niveau des plans rythmiques les plus lourds de CANDLEMASS, sans envolée lyrique d'aucune sorte. On demeure constamment dans une austérité qui sied à merveille au Doom Metal.

Un élément permet toutefois à DAWN OF WINTER de se distinguer des nombreuses formations de Doom Metal classique : le chant de Gerrit P. MUTZ, dont on apprécie par ailleurs les prestations au sein de ANGEL OF DAMNATION (cliquez ici), BATTLEROAR (cliquez ici), SACRED STEEL, sans oublier ses débuts avec TRAGEDY DIVINE. Sans jamais avoir recours à des effets de style inutile (poussées dans les aigus, trémolos à gogo, choeurs dramatiques...), notre homme module avec justesse et aisance entre registres médium et grave, avec une capacité à tenir les notes, juste le temps d'introduire une dramaturgie de bon aloi.

L'équilibre semble parfaitement dosé entre cette austérité instrumentale et ces lignes de chant plus expressives. Voilà en quoi le Doom Metal de DAWN OF WINTER apparaît précieux en 2018, par son mélange de classicisme et par sa volonté non ostentatoire de transcendance. Précieux, vous dis-je...

Vidéos de A Dream Within A Dream cliquez ici et de The Sweet Taste Of Ruin cliquez ici.
Alain
Date de publication : mardi 18 décembre 2018