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10/03/2019
The king of the empty aeon
PALACE IN THUNDERLAND
 
The King Of The Empty Aeon représente ma première rencontre avec la musique de PALACE IN THUNDERLAND et, pourtant, l'histoire de ce groupe originaire du Massachusetts remonte à 1998 et sa discographie comptait jusqu'alors deux albums : The Apostles Of Silence (2014) et In The Afterglow Of Unity (2015). Il est à noter que le guitariste et chanteur Andy BERESKY s'est également investi dans le trio Stoner Doom BLACK PYRAMID.

Faisons fi du passé pour se concentrer sur cet impressionnant troisième opus ! Incontestablement, PALACE IN THUNDERLAND affiche de fortes ambitions. En témoigne le fait que The King Of The Empty Aeon soit un album conceptuel tournant (pour faire très court) autour d'un futur nouveau Bouddha. La biographie du groupe aligne une brochette de références en matière d'albums conceptuels prestigieux, jugez plutôt : Animals de PINK FLOYD, 2112 de RUSH et Zen Arcade de HÜSKER DÜ (double album visionnaire de ce trio génial, paru en 1984). Dans leurs genres respectifs, ces œuvres s'avèrent référentielles et, qui plus est, cette triple citation évoque des influences musicales pour le moins diverses : du Rock progressif, du Metal progressif et du Hardcore mélodique, rien moins ! La question que l'on peut se poser a priori est la suivante : PALACE IN THUNDERLAND se montre-t-il à la hauteur de ces références et de ses propres ambitions ?

La réponse s'impose sans ambiguïté : oui. Si je laisse chacun libre d'apprécier à sa juste valeur le concept développé sur The King Of The Empty Aeon, force est de constater que l'unité stylistique et la cohérence des ambiances permettent une écoute de l'album d'une seule traite, comme si l'auditeur se trouvait happé dans un univers régi par une logique propre, à fort pouvoir addictif. Premier pari réussi haut la main donc.

Concernant l'extrême variété des influences évoquées ci-dessus, PALACE IN THUNDERLAND sublime le défi en intégrant quantité d'ingrédients dans son propos, non pas en élaborant un patchwork disparate mais bien en mettant en œuvre une écriture variée mais cohérente. Structures complexes et tendues à la RUSH, énergie primale combinée aux mélodies vocales émotionnelles à la HÜSKER DÜ, passages acoustiques typiques de PINK FLOYD : promesses tenues. On peut également évoquer la complexité combinée à l'évidence mélodique d'un COHEED AND CAMBRIA, les œuvres les plus récentes de MASTODON et de BARONESS. Suite à cette énumération, n'allez pas en conclure que PALACE IN THUNDERLAND se réduit à une compilation de citations ; le groupe met ses références au service d'un univers personnel riche en contrastes, en émotions vivaces et variées. Cet album est rythmiquement chargé en poussées d'adrénaline, strictement canalisées par des schémas rythmiques aussi puissants que complexes, charge aux voies et aux guitares d'apporter la dimension mélodique, parfois teintée de psychédélisme. Que les compositions soient longues (deux titres au dessus de huit minutes et le monumental et splendide This Illusion's Come Alive par-delà les onze minutes) ou courtes, on retrouve systématiquement ce souci de varier thèmes et intensité afin de toujours alimenter le maelstrom émotionnel.

Sûrement aurez-vous compris à ce stade que PALACE IN THUNDERLAND vient de livrer avec The King Of The Empty Aeon une œuvre extrêmement forte, maîtrisée et sincère : une merveille en quelque sorte...

Vidéo de Vicarious cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 10 mars 2019