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29/06/2019
Burn the night
RIOT CITY
 
Rien que l'illustration de la pochette nous renseigne sur l'influence majeure de ce jeune quartette canadien (de Calgary plus précisément) ; ce rapace mécanique d'allure féroce et véloce ne peut être qu'une référence au Screaming For Vengeance de JUDAS PRIEST. Il suffit d'une seule écoute de ce premier album pour confirmer l'intuition : RIOT CITY plonge les deux bras dans la forge du légendaire combo de Birmingham, mais on peut en outre déceler quelques réminiscences remontant à IRON MAIDEN (des débuts), à ACCEPT et, d'une manière plus générale, au Heavy Metal nerveux et tendu des années 80 (le RIOT de Thundersteel, SAVAGE GRACE, CIRITH UNGOL, SANCTUARY...).

En conséquence de quoi, la recette n'est vraiment pas surprenante mais parfaitement maîtrisée et cuisinée avec une, passion indéniable. Les deux guitaristes alignent sans coup férir de petits riffs secs et tranchants, qu'ils illuminent de plans jumeaux acérés et de solos concis, nerveux mais mélodiques. Ils peuvent compter sur une section rythmique à base de batterie sèche et de lignes de basse tendues et galopantes, qui assure généralement un tempo enlevé, sans toutefois dériver vers le Speed Metal. Hormis l'introduction apaisée du morceau In The Dark (qui se mue d'ailleurs vite en belle cavalcade), le groupe n'aime rien tant que se montrer mordant et percutant.

Mais l'élément prégnant dans ce Heavy Metal de tradition, c'est le chant, assuré par un des deux guitaristes. En mode normal, il propose un timbre médium, agressif mais articulé. Sauf qu'il s'écoule rarement plus de quelques secondes avant qu'il ne dérape violemment dans des aigus perçants ! Là où Rob HALFORD ne réservait son chant criard qu'à quelques morceaux, RIOT CITY l'érige en pratique systématique. Comme ces montées demeurent relativement bien opérées, les auditeurs qui ne répugnent pas à ce type de vocalises y trouvent leur compte ; par contre, il peut s'agir d'un élément rédhibitoire pour une part du public.

Burn The Night est incontestablement un album solide et vif. Reste que l'identité objectivement sous influences de RIOT CITY peut tout autant attirer les nostalgiques et les nouveaux convertis au Metal à la mode 80's, comme à terme empêcher une propagation plus importante.

Vidéo de In The Dark : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 29 juin 2019