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03/08/2019
Flowers
CHILDREN OF THE SÜN
 
Grand adepte de la période 1965-1975, je me trouve un peu comme une abeille qui découvrirait un pot de confiture dont on aurait oublié de revisser le couvert : je me fais péter la panse avec tous ces groupes qui reprennent à leur compte Blues Rock, Rock psychédélique, Heavy Rock, Hard Rock et Heavy Metal dans leurs formules originelles. Avec toutefois un risque avéré d’indigestion quand le rendu musical ressemble à une copie fétichiste et peu inspirée, mais aussi – même si c’est nettement plus anecdotique – quand les musiciens s’attifent comme leurs lointains prédécesseurs. Dans le cas des Suédoises de CHILDREN OF THE SÜN (j’use du féminin, l’effectif n’étant que de deux musiciens pour pas moins de six collègues du sexe opposé), la découverte de l’imagerie totalement Flower Power crée instinctivement un réflexe de crispation… Pour aborder sereinement ce premier album, il faut impérativement accepter de lâcher prise et de ne pas subir une nième ressucée de Heavy Blues Rock.

De fait, la musique proposée par CHILDREN OF THE SÜN échappe beaucoup au fracas du Rock électrique, a fortiori du Hard Rock. C’est ainsi qu’à l’écoute du long premier morceau, le magnifique Beyond The Sun et ses 7’27, on a l’impression merveilleuse de découvrir un inédit du début de carrière de Joni MITCHELL : même douceur acoustique, même voix pure et forte de la chanteuse Josefina BERGLUND EKHOLM qui domine cet album de sa classe, de son expressivité maîtrisée. Encore renforcée par deux choristes, la dimension vocale s’impose comme le marqueur identitaire principal de CHILDREN OF THE SÜN.

Une certaine nervosité Blues Rock peut se faire jour au gré d’un solo de guitare, voire d’une composition enjouée à la LYNYRD SKYNYRD comme c’est le cas avec Hard Workin’ Man, ou encore avec Her Game, morceau binaire mais loin d’être féroce ou sur le Blues-Soul Like A Sound. Cela dit, la coloration dominante tire plutôt du côté du Folk Rock, teinté de Soul et de progressif, qui fit florès dans les années 70 (songez à CLANNAD, AFFINITY, STEELEYE SPAN, FAIRPORT CONVENTION).

La section rythmique ne se fait jamais trop appuyée, souvent rehaussée par des percussions ; de même, le travail d’orfèvre du guitariste Jacob HELLENRUD s’avère idéalement complété par les claviers vintage de Anna NILSSON.
Servi par des musiciens talentueux et sincères, Flowers fait office de rayon de soleil estival, tout en émotions positives.

Vidéo d'Emmy : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 3 août 2019