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25/09/2019
Rekviem
DEAD KOSMONAUT
 
Ah, la petite merveille que voici ! Ce groupe suédois a publié un premier album, trompeusement baptisé Expect Nothing et hélas trop peu distribué et relayé. Avant la sortie d'un second opus, ce EP de quatre titres fait office de bouffée d'oxygène en matière de Hard Rock épique et de Heavy Metal racé et sensible. Puisqu'il faut donner des repères stylistiques, on peut dire que le quintette reprend à son compte le meilleur de RAINBOW et de UFO.

On se doit en premier lieu de saluer la qualité du chant de Pelle GUSTAFSSON (plus connu pour sa présence aux sein du furieux gang de Black Thrash NIFELHEIM). Ce monsieur développe ici sans ostentation aucune des lignes de chant très articulées, claires et expressives, à partir d'un timbre profond et chaleureux, combinant les qualités respectives de chanteurs fondamentaux comme Ronnie James DIO, David COVERDALE et Phil MOGG. Pas moins.

Du côté des guitares, les deux officiants peuvent tout aussi bien décocher des riffs accrocheurs et mordants que développer des solos magnifiques, avant tout axés sur l'émotion, plutôt que sur la dextérité technique. Ils sont soutenus dans leurs œuvres par une section rythmique nerveuse (lignes de basse métalliques bien présentes dans le mixage, frappe sèche et tendue du batteur), tout à tour capable de faire groover l'ensemble, de se montrer intraitable ou de gagner en subtilité et en souplesse. Cerise sur le gâteau, le son du groupe se trouve enrichi par des arrangements d'orgue qui apportent une touche 70's bienvenue, épaississant les rythmiques ou installant un dialogue avec les guitares. On entend même de magnifiques parties de violoncelle qui s'entrelacent avec les claviers sur le morceau éponyme.

Concluons en soulignant la qualité des compositions (signées par le bassiste Mattias REINHOLDSSON) qui ne se contentent pas de reproduire à l'identique les formules éprouvées d'antan mais sont richement pourvues en mélodies et accroches rythmiques. Chaque composition possède une identité propre, avec une excellente alternance des ambiances (l'instrumental Skyhooks And Sound Mirrors alterne force et douceur avec un bel aplomb). Très à l'aise dans les formats classiques de quatre-cinq minutes, le groupe excelle en outre dans la structure longue (dix minutes) du morceau Rekviem dont la douceur me rappelle les pièces les plus atmosphériques de RAINBOW (Rainbow Eyes, Catch The Rainbow, Temple Of The King). Au passage, j'assume tout à fait trouver DEAD KOSMONAUT mille fois plus passionnant et touchant que la récente et poussive réincarnation de RAINBOW...

On attend avec une impatience non feinte un second album, que l'on espère aussi brillant que ce EP, indispensable en lui-même.
Alain
Date de publication : mercredi 25 septembre 2019