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30/10/2019
The path untravelled
ARX ATRATA
 
Alors que s'achève la seconde décennie du second millénaire (selon la comptabilité chrétienne, entendons-nous bien !), il est bon de constater que des individus se revendiquent encore et toujours des formules forgées à l'occasion de la seconde (et principale, et authentique, risquerons-nous) vague du Black Metal. Un homme, un projet, rien d'intimiste, tout dans le dépassement de l'individu : tels sont les paramètres présupposés propres au projet ARX ATRATA. Autant dire qu'il ne faut pas sortir le radar à originalité mais bien appliquer une grille de conviction, estampillée au coin de la meilleure tradition.

En l'occurrence, ARX ATRATA s'apparente à la plus juteuse des filiations du Black Metal épique, avec des connexions Folk et (minoritairement) Ambient. Un homme, un projet, une interprétation... un succès certain. En la matière, on a trop croisé des résultats pitoyablement paupéristes dans la forme, trop limités dans les capacités, déficients tant en termes de structures que d'arrangements.
Sans promettre la révélation inédite, ARX ATRATA peut toutefois bénéficier de multiples certificats. Il y a en premier lieu la cohérence globale du projet, consacré à un Black Metal atmosphérique. Au fil de compositions souvent assez longues, de longues séquences rythmiques déroulent leurs riffs lancinants, rehaussées par des arrangement synthétiques à vocation atmosphérique ; des variations de tempos animent ces longs développements, sans toutefois que les accélérations ne s'avèrent jamais extrêmes. Mixés en retrait, les vocaux âcres et aigres correspondent aux paramètres classiques du Black Metal.

Les ingrédients sont, vous l'aurez compris, tout ce qu'il y a de plus classiques, de même que la manière de les agencer. Reste à savoir quels sont les effets produits concrètement. Dans les passages les plus modérés et mélodiques, on se laisse gagner par une mélancolie certaine, tandis que les mid-tempos développent un rendu hypnotique. Quand le tempo s'emballe, le gain d'intensité permet d'installer une dimension épique bienvenue.

Même si on a déjà entendu ce type Black Metal, il faut rendre justice à Ben SIZER, l'âme du projet, pour avoir réalisé pour la troisième fois ses ambitions (The Path Untravelled fait suite à Oblivion, paru en 2013, et à Spiritus In Terra, publié en 2016).

Vidéo de An Undying Verse cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 30 octobre 2019