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07/12/2019
Earthquaker
KING HISS
 
« Le beau monstre que voilà ! » Voilà la titraille de la chronique qu'en 2016 nous consacrions à Mastosaurus, second album auto-produit du combo belge KING HISS. Ayant quitté le milieu liquide dans lequel sévissait le monstre marin qui hantait cet album, KING HISS prend à grande vitesse de la hauteur et se plaît à bombarder une ville moderne en mode attaque nucléaire. Folie des grandeurs ? Démesure ?

Non, car, effectivement, le quartette se trouve avoir élevé davantage encore son niveau de jeu et de composition, proposant de facto un manifeste sonore à la fois irrémédiablement attractif et sensoriellement ravageur. Si KING HISS fut initialement labelisé Stoner Rock, on ne peut que constater que le son global du groupe a considérablement gagné en tranchant, en force d'impact et, plus important, en personnalité. Justement parce qu'il ne souhaite vraisemblablement pas se résoudre à appartenir à un style ou à un sous-genre, ni pratiquer une recette unique, KING HISS polit peu à peu une formule qui, à défaut de sonner de manière exceptionnellement surprenante, n'en saisit pas moins l'auditeur par le col pour ne plus le lâcher, jusqu'à reddition sans conditions.

Pour vous donner des repères stylistiques, c'est un peu comme si on avait combiné le groove musculeux de PANTERA, une certaine rondeur rythmique propre au Stoner le plus trapu, les ambiances tourmentées du grunge à la SOUNDGARDEN, voire par moments la lourdeur du Doom Metal. N'allez pas en conclure à un répertoire mettant bout à bout ces influences pour faire illusion ! KING HISS a développé une personnalité propre, avec une capacité à charpenter les rythmiques afin d'obtenir un maximum d'impact et de dynamique. De plus, les lignes vocales s'avèrent travaillées, modulées, arrangées, afin d'aboutir à un résultat certes énergique mais aussi mélodiquement redoutable.

Chapeau bas, messieurs !

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Alain
Date de publication : samedi 7 décembre 2019