13 / 20
23/02/2020
Adventure one
THRONE OF IRON
 
THRONE OF IRON est un quartette originaire de l'Indiana, qui nous livre un premier album au titre explicite, Adventure One. Sans avoir même entendu la moindre note de musique, il est relativement aisé de parier sans coup férir que cette formation a choisi de pratiquer un Heavy Metal épique, à l'instar de ce que développèrent dans les années 80 des groupes comme MANILLA ROAD, CIRITH UNGOL, HEAVY LOAD, MEDIEVAL STEEL, OMEN, WARLORD, BROCAS HELM et autres. Ce sous-genre implique bien entendu un tempérament rythmique batailleur, mais également une propension à varier rythmes et tempos afin d'insuffler des ambiances contrastées, allant des brumes mystérieuses aux envolées mystiques, sans oublier les indispensables charges guerrières.

Hormis le cas bien spécifique de MANOWAR, toutes ces formations durent se contenter au mieux d'une reconnaissance underground, parfois même posthume. Pour autant, au fil des décennies, on trouva toujours quelques groupes pour brandir à nouveau l'oriflamme (TWISTED TOWER DIRE, THE GATES OF SLUMBER, ETERNAL CHAMPION...), a fortiori ces dernières années au cours desquelles on a vu se multiplier les parutions simulant de manière confondante de la part de formations tellement obnubilées par le son des années 80 qu'elles apportent un soin méticuleux à en reproduire les son, y compris dans ses défauts les plus rédhibitoires.

THRONE OF IRON coche donc a priori les bonnes cases : nom explicite, illustration et paroles 100% Heroic Fantasy... Le decorum est en place et semble se confirmer lors de l'introduction de A Call To Adventure, soit un long monologue déclamé de manière emphatique par une voix masculine. Sans surprise, des guitares solennelles prennent le relais en mode The Hellion de JUDAS PRIEST, groupe qui inspire par ailleurs les riffs tenus et secs, posés sur une rythmique assez saccadée, le tout sur un tempo médium. Médium également est le registre du chanteur, par ailleurs en charge d'une des deux guitares, rappelant certaines inflexions de Phil d'ADX ; dommage cependant que l'on constate un manque d'ampleur quand il s'agit de tenir les notes. Les solos de guitares, fluides et incisifs, privilégient nettement la mélodie à l'exposition technique gratuite. La formule est on ne peut plus classique mais correctement exécutée.

A ceci près que la mise en son pêche franchement : le chant est mixé trop en retrait, la batterie sonne de manière très sèche et les riffs affichent un déficit d'épaisseur et de tranchant. Seuls points positifs au niveau de la production et du mixage : les guitares solos et les lignes de basse nerveuses et tendues. Certes, ces défauts confèrent une patine vintage qui rappelle les albums des années 80... auxquels on reprochait justement ce déficit de puissance et ce son aigrelet ! Plus problématique, cet état de fait complique largement l'impact des compositions de THRONE OF IRON, surtout quand elles se veulent plus complexes et épiques, comme c'est le cas de Past The Doors Of Death, longue (8'25) pièce à séquences multiples. Sur des formats plus concis et trapus (Dark Shrine Of Rituals, The Power Of Will), le groupe sonne tout aussi platement, d'autant plus que les tempos demeurent majoritairement médium.

Les axes d'amélioration sont nets : renforcer la solidité du chant et doter le répertoire de THRONE OF IRON d'un son à la hauteur.

Vidéo de Lichspire : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 23 février 2020