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18/05/2020
1968
FLYING CIRCUS
 
Avec un tel titre d'album et un tel visuel de pochette, je me doute d'entrée de jeu que le propos musical et conceptuel du quintette allemand FLYING CIRCUS prend sa source à la charnière des décennies 60 et 70. Entre 1965 et 1975, il y eut en effet une effervescence particulièrement vive dans les domaines du Rock et de la Pop : mouvement psychédélique qui contamina le Blues Rock, le Rock, la Soul et la Pop, apparition du Hard Rock et du Heavy Métal, puis du Rock progressif et du Space Rock, n'en jetez plus ! Comme son titre l'indique, ce sixième album s'attache à des événements sociaux, politiques, voire militaires qui marquèrent l'actualité de l'année 1968, chaque titre reprenant le nom d'une ville (ou d'un village) dans laquelle un de ces événements advint ; seul le morceau The Hopes We Had (divisé en deux parties) échappe à cette règle.

Si l'inspiration musicale et conceptuelle remonte à plus d'un demi-siècle, il faut saluer le choix stratégique de FLYING CIRCUS de doter cet album d'un son contemporain, non pas clinique et saturé, mais puissant et clair. On peut ainsi pleinement saisir les moindres détails de cette musique foisonnante. Pour l'anecdote, l'enregistrement s'est déroulé dans les Dierks studios, propriété du célèbre producteur Dieter DIERKS. Sous cette bannière, défilèrent au fil des ans la crème du Prog allemand (TANGERINE DREAM, KROKODIL, EMBRYO, ASH RA TEMPEL, ATLANTIS, WALLENSTEIN, BIRTH CONTROL...), des (plus ou moins) grands noms du Hard et du Heavy (SCORPIONS, ACCEPT, ELECTRIC SUN, BLACK'N'BLUE, PLASMATICS, TWISTED SISTER, BULLET, nos nationaux WARNING et HIGH POWER) et d'autres noms prestigieux (Rory GALLAGHER, NEKTAR).

Le Rock progressif mis en œuvre par FLYING CIRCUS se caractérise par des compositions qui, si elles excèdent rarement les sept minutes, n'en demeurent pas moins structurées en une succession de séquences qui contrastent entre elles en termes d'ambiances, de rythmes et de tempos. Pour faire tenir une telle architecture, il faut des musiciens affûtés, ce qui est le cas des vétérans de FLYING CIRCUS, qui nous épargnent fort heureusement les démonstrations techniques superfétatoires. Cependant, il faut louer respectivement ces lignes de basse agiles et tendues, ces claviers florissants et diversifiés, ces guitares tour à tour incisives et délicates, cette batterie toujours sur le qui vive. Sans oublier le chant, dont le registre médium légèrement voilé peut monter plus haut, se crisper quelque peu ou, au contraire, faire preuve de la plus grande nuance.

Au total, les compositions sont riches en tension et en plages plus posées, en tout cas systématiquement porteuses d'un dispositif dramatique qui combine expressivité et efficacité. En effet, jamais FLYING CIRCUS ne perd de vue la nécessité de ponctuer de points de repères rythmiques et mélodiques ses titres si riches en ruptures. Tout ceci s'avère franchement passionnant, chaque écoute révélant toujours plus de détails.

Vidéos de Paris cliquez ici et de The Hopes We Had cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 18 mai 2020