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24/05/2020
Hereafter
TYRANT
 
Avant toute chose, il nous faut impérativement préciser de quel TYRANT nous allons parler ci-après, parmi les dizaines de groupes ayant opté pour ce nom. Il s'agit du groupe californien, formé en 1978, auteur en 1985 et 1987 de deux albums, Legions Of The Dead et Too Late To Prey, parus chez Metal Blade. Alors que tout le monde ne jurait plus que par le Speed, le Thrash et le Crossover, TYRANT affirmait haut et fort son affiliation à JUDAS PRIEST et donc au Heavy Metal viril et fougueux. A l'instar de ses homologues demeurés fidèles aux préceptes fondamentaux du genre, TYRANT ne parvient pas à s'imposer, seul un troisième album, baptisé King Of Kings, voyant le jour en 1996, trop tard pour inverser la tendance.

TYRANT aurait pu demeurer dans les annales du Heavy Metal US des années 80, vénéré par certains, oublié ou inconnu pour la plupart. Certes, le groupe était réputé à nouveau actif depuis 2009, mais enfin, aucune note de musique nouvelle à se mettre sous la dent. Jusqu'à ce qu'on apprenne que la moitié de la formation classique, à savoir le guitariste Rocky ROCKWELL et le bassiste Greg MAY préparent un quatrième album studio, avec le renfort du batteur Ronnie WALLACE et du chanteur Robert LOWE, réputé pour ses œuvres au sein de deux formations séminales du Doom épique, à savoir SOLITUDE AETURNUS et CANDLEMASS.

Inutile de craindre une conversion au Doom ! Si TYRANT sait toujours autant faire en sorte que ses rythmiques pèsent un fort bon poids en métal, le groupe est demeuré fidèle au genre qui le vit motiva à ses débuts. Au gré de compositions généralement concises, le groupe déploie un éventail de riffs tranchants et classiques, bien calés sur des lignes de basse épaisses mais souples, la batterie sèche et sévère se chargeant de couvrir les arrières. Globalement moins théâtral que dans ses prestations Doom, Robert LOWE se montre efficace et pertinent, apportant une quantité appréciable de nuances, d'inflexions qui font la différence avec la concurrence.

On retrouve LOWE dans son registre plus habituel sur la longue pièce éponyme (plus de huit minutes) ; lente, rampante, progressive, cette composition me rappelle BLACK SABBATH, période DIO, avec cette maîtrise des contrastes, entre lourdeur et délicatesse. Frôlant les sept minutes, Fire Burns possède également cette ambiance menaçante, irradiant d'un tempo lent et de rythmiques lourdes.

Certes, ce que propose TYRANT demeure implacablement classique, mais il faut souligner le savoir-faire dans l'écriture, la parfaite maîtrise de l'interprétation, ainsi que ce flair indéniable pour placer les bons arrangements (guitare acoustique, orgue...) au bon moment, parant ce Heavy Metal presqu'austère d'enluminures discrètes mais essentielle dans le dispositif.
En tout cas, Hereafter marque un retour de grande classe.

Vidéo de Hereafter : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 24 mai 2020