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31/05/2020
Imperrii templum aries
ÔROS KAU
 
ÔROS KAU est le projet d’un seul homme, en provenance de Bruxelles en Belgique. Je pense rapidement aux furieux ENTHRONED, du même pays, qui jouent aussi un black metal violent et sans concession. Mais ÔROS KAU développe une brutalité différente. Ainsi, des notes subtiles psychédéliques apparaissent comme le break de Belial et ses notes longues et stridentes. De même, la chute à la fin de Zepar en sonorité de cuivre fonctionne bien. Ce premier titre efficace nous plonge immédiatement dans les ténèbres, une voix caverneuse prenant la suite d’une plus lointaine, dégageant une atmosphère oppressante. Shax poursuit sur un rythme effréné avec un gros riff direction les Enfers…

Les thèmes développés dans Imperii Templum Aries tournent autour de la démonologie, le culte de la puissance et la magie noire. Le superbe artwork signé CZLT est en parfait adéquation avec ces sources d’inspiration ainsi que la musique. En plus d’un visuel énigmatique, les morceaux ont été écrits dans un alphabet indéchiffrable bien qu’il y ait une version en anglais en fin de livret. Je comprends la portée de ces chants religieux possédés présents sur Forneus ou sur la fin de AešmaDaeva. ÔROS KAU développe un black metal hypnotique, prenant voire entêtant (le riff de AešmaDaeva), souvent très rapide, parvient à me sortir de ma zone de confort, me transporter vers des contrées bien sombres. Un peu comme le majestueux EMPEROR et ses ambiances éthérées mais sans clavier ici (Furfur). Signe de bon goût et surtout d’excellentes influences, la reprise de PINK FLOYD Set The Controls For The Heart Of The Sun, version black metal planant à la ENSLAVED, en clôture de Imperrii Templum Aries, mais restant totalement dans la continuité.

Pour de nombreuses raisons, ÔROS KAU constitue pour moi un projet très réussi car très cohérent dans le fond et le forme. Le son un peu sourd et underground rend hommage aux productions de black metal du début des années 90, ce n’est pas une mauvaise chose car respire l’authenticité. Évidemment, le piège de la batterie électronique qui sonne parfois robotique peut arriver (le soutenu Shax) mais parfois semble bien réelle (Belial), donc assez bien exécutée dans l’ensemble. Le travail soigné sur les riffs, les vocaux, les mélodies produit au final un très bon album de (brutal) black metal destiné de préférence aux initiés du genre… Un voyage sans retour dans le temple de la Bête…

Imperrii Templum Aries
1. Zepar
2. Shax
3. Belial
4. AešmaDaeva
5. Furfur
6. Forneus
7. Leraje
8. Set The Controls For The Heart Of The Sun (PINK FLOYD)

Zepar : cliquez ici
NOCTUS
Date de publication : dimanche 31 mai 2020