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01/01/2021
Dealers of divinity
WHITE MAGICIAN
 
Avant même que le chroniqueur ait entendu la moindre note de musique, que l’auditeur consciencieux ayant pris connaissance de la biographie de ce groupe originaire de Detroit (Michigan), il affronte des références carrément impressionnantes, voire encombrantes, à savoir BLUE ÖYSTER CULT et MERCYFUL FATE. Si je prends le parti d’omettre cette double et fort encombrante référence, je peux aborder un peu plus librement ce premier album intrigant. En partie seulement car, oui, je peux aisément affirmer que l'inspiration de WHITE MAGICIAN plonge dans la patrimoine des années 70 et du tout début des années 80, avec de surcroît un goût prononcé pour l'ésotérisme.

Ce qui frappe de prime abord sur ce premier album, c'est la clarté, la sécheresse et la finesse du son, à des galaxies des productions aseptisées qui prévalent de nos jours. Dans le cas présent, même dans les passages objectivement intenses, tout demeure parfaitement audible : la batterie sèche, les guitares aux mélodies acérées et aux petits riffs tranchants, la basse galopante et le chant clair et modulé. Cette acuité compense pour partie une relative faiblesse à l'impact, l'écriture du groupe privilégiant objectivement le sens mélodique et les arrangements allant dans ce sens.
C'est ainsi que Fading Into The Obscurity Of Ages est un étonnant instrumental où la guitare acoustique cohabite avec de la mandoline ! Tout au long de l'album, les interactions entre les deux guitares tissent une toile étincelante, renvoyant aux meilleurs exercices du même genre des années 70 et de la New Wave Of British Heavy Metal. Je salue également la qualité des solos qui peuvent sonner de manière posée et mélodique, avant de s'emballer , le flot des notes révélant des goûts néo-classiques bien digérés.
Autre élément notable, le chant au timbre médium module modestement, le registre étant somme toute modéré et peu puissant ; fort intelligemment, le quartette compense ces carences en multipliant les harmonies et les chœurs.

Le fait qu'une majorité de compositions aboutisse à des durées entre sept et huit minutes apporte en outre une dimension structurellement progressive, le groupe pouvant varier les séquences, les rythmes et les tempos. Il s'agit d'un moyen imparable pour entretenir une tension dramatique bienvenue, signifiant que le Heavy Métal élégant pratiqué par WHITE MAGICIAN cherche avant tout à attirer les auditeurs dans un univers fantasmatique, loin des objectifs galvaudés et par trop triviaux de simple démonstration de puissance. C'est sûrement cette relative complexité rythmique qui, combinée à l'environnement ésotérique, justifie la mention de MERCYFUL FATE. Cela dit, j'aurai pu évoquer les débuts de RUSH...

Certes, tout sur Dealers Of Divinity n'est pas parfaitement abouti, mais WHITE MAGICIAN peut se vanter de se présenter avec une personnalité déjà artistiquement affirmée et relativement singulière, ce qui est loin d'être donné à tout le monde. Cela représente en tout cas la promesse de suites discographiques que j' attendrai avec une sincère impatience.

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Alain
Date de publication : vendredi 1 janvier 2021