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16/01/2021
Land of demise
BLACK SOUL HORDE
 
En dépit d'une illustration de pochette certes efficace, mais surtout lugubre, je peux affirmer que l'écoute de ce second album de trio grec BLACK SOUL HORDE (après Tales Of The Ancient Ones, paru en 2013 chez No Remorse records) apporte paradoxalement un flot de fraîcheur. Paradoxalement car les influences musicales qui sont celles du groupe ne sont pas de prime jeunesse ; elles renvoient en effet au Heavy Métal de la première partie des années 80, ainsi qu'au Speed Métal et au Power Métal de la même décennie. Il n'y a pas franchement d'innovation dans cet album mais, ce qui est rafraîchissant et réjouissant, c'est l'approche qu'adopte le groupe de ses influences.

Ici, il n'est jamais question de reproduire de manière fétichiste tel ou tel style du passé, mais bien de s'en emparer avec conviction et d'en proposer un panachage pertinent et efficace. Ces riffs secs, un peu crades mais tranchants, voilà qui fut la marque de fabrique du Heavy Métal il y a quarante ans. Cela peut paraître faiblard aux yeux des tenants d'un Métal surpuissant, mais je peux encore et toujours apprécier – voire découvrir avec plaisir, pour les novices – ces attaques de guitare rythmique âpres et lapidaires, dans la droite lignée du meilleur JUDAS PRIEST.
D'autant plus que ces riffs sont solidement sous-tendus par des lignes de basse véloces, nerveuses et épaisses, ainsi que par un jeu de batterie toujours en mouvement, en quête de vitesse et d'intensité.

Bien que pas forcément très puissant, le chant se veut clair, très articulé et modulé, avec un timbre un brin nasal, dans un registre médium taraudé de subtiles modulations plus hautes ou plus hargneuses, selon les besoins. De manière très intelligente, les lignes de chant de base se trouvent enrichies d’arrangements vocaux tout à la fois discrets et essentiels pour renforcer et animer ce versant.

Sans jamais dépasser les quatre minutes, BLACK SOUL HORDE fait montre de sa maîtrise d’un Heavy Métal fondateur, sans jamais hésiter à injecter tel ingrédient Speed Métal ou Power Métal, toujours dans l’esprit des années 80. Outre la maîtrise dont fait montre chaque musicien dans son domaine, je dois bien avouer que les compositions, sans être des classiques absolus, n’en demeurent pas moins de sérieuses démonstrations d’efficacité, notamment dans le rapport entre agressivité contrôlée et apports mélodiques.

Non seulement un vétéran dans mon genre peut retrouver ses quinze ans (juste le temps de l’album, pour le reste, il ne faut pas rêver, hein), mais un jeune avide de découvrir un Heavy Métal d’obédience 80’s mais de pratique actuelle, peut amplement recevoir son lot d’émotions initiatrices.

Vidéos de Stone Giants cliquez ici et de Into The Badlands cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 16 janvier 2021