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14/02/2021
Surviving humanity
FINAL GRAVITY
 
Pourquoi ai-je levé la main ? Pourquoi ai-je dit à l’équipe de Métal-Intégral : « Moi ! Je m’en charge de la Chronique du FINAL GRAVITY ! » J’aurais mieux fait de me bouffer la langue, tiens ! Depuis ce jour-là, je passe mes soirées à écouter l’album en boucle. Et n’allez pas croire que c’est le disque qui tourne. Non, en réalité c’est moi ! C’est moi qui tourne autour de ce monument comme la Terre tourne autour du Soleil. Vous imaginez la pression de faire face à un tel phénomène à chroniquer ? Après tout ce que ces artistes ont mis comme talent dans Surviving Humanity, je me sens tout petit avec ma plume pour essayer de faire passer ce que j’ai ressenti en l’écoutant.

Commençons par le basique : FINAL GRAVITY se traduit par densité finale, expression issue du monde des brasseurs. À sa formation en 2007, le groupe de Los Angeles a choisi ce nom en référence à l’harmonieux mélange d’eau, d’orge, de houblon et de levure qui va donner une bière équilibrée. Par analogie, chacun au sein du groupe apporte ses propres influences pour créer leur si savoureux Métal Progressif.

Certes, en termes d’influences, je repère certains accents de LED ZEPPELIN, de QUEENSRŸCHE, de Steven WILSON ou de PALLAS. Toutefois, pour définir le groupe au mieux, je dirais qu’il suffit de se projeter dans l’ère prog de RUSH entre A Farewell To Kings et Permanent Waves en mettant au chant une vocaliste de grand talent (Melissa JANE). Vous ajoutez Michael CLARK, un guitariste capable de solos à tomber cul par-dessus tête (ses accélérations et la limpidité de son jeu me font penser à Randy RHOADS). Et, pour pouvoir accompagner ses deux monstres de mélodie, vous confiez la section rythmique à deux autres monstres : John CHOMINSKI aux fûts et Charles MUMFORD à la basse. Sérieusement, en écoutant Phoenix, j’ai été étonné que bassiste et batteur portent des patronymes humains alors que visiblement ils viennent d’une lointaine planète où les créatures sont pourvues de quatre bras et de huit doigts à chaque main.

Surviving Humanity fait partie de ces albums que je peux savourer pendant des heures tout en découvrant de nouvelles subtilités à chaque écoute. Si je vous parlais de chaque morceau, j’aurais besoin de dix pages rien que pour en décrire les principaux mouvements. Il y a de la douceur, du mélodique (Hello, Hello – Bleeding Sadness), des contrastes d’atmosphères marqués mais jamais vulgaires (Leaving), des solos avec un énorme feeling (New Day), des montées en puissance fabuleuses (Hollow Days), des frissons au coin de la voix (No Love) et des riffs bien Hard Rock (Sincerely Satan).

Aidées par la production cristalline de John KURZWEG, les compositions bien que complexes sont immédiatement accessibles car les lignes directrices sont claires et la cohérence interne très forte. FINAL GRAVITY évite toujours cette désagréable impression de gros patchwork que j'ai parfois à l’écoute d’autres groupe de Métal Progressif.

La découverte de Surviving Humanity m’a rappelé le jour où j’ai posé sur ma platine l’album Hemisphere de RUSH, ou bien The Mountain de HAKEN.

J’ai le sentiment que ces artistes viennent d’apporter une pierre conséquente à l’édifice du Rock et que cette pierre fera encore parler d'elle dans cinquante ans comme d’un incontournable du genre.

PS : Eh ! As-tu remarqué l’ours polaire caché sur l’illustration de couverture ?

Hollow Days : cliquez ici
Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 14 février 2021