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10/03/2021
Hyperion
SOL DRACONI SEPTEM
 
SOL DRACONI SEPTEM est un trio de l’ouest de la France, dont les membres se dissimulent derrière des pseudonymes et dont Hyperion est le premier album. Comme le titre le laisse deviner, cet album repose sur un concept adapté de l’œuvre de science-fiction de l’auteur Dan SIMMONS. Le style annoncé et revendiqué est un Black Metal mélodique et industriel. J’avoue qu’a priori, j’ai l’impression que tout a déjà été dit en matière de Black mélodique et, qu’en matière de Black Indus, je ne suis pas loin de penser la même chose. Cela dit, la démarche du groupe m’apparaissant a priori ambitieuse, il s’agit de donner sa chance au produit !

Force est d’admettre qu’on n’est pas déçu de s’être montré curieux car SOL DRACONI SEPTEM parvient brillamment à transcender ces sous-genres assez génériques, en adoptant un son particulier, notamment grâce à des arrangements originaux. Alors, les basiques BM mélo sont assurés : tempo rapide si besoin, voix véhémente et écorchée pouvant virer au guttural caverneux, certains riffs en trémolos… Outre que cet attirail de base s’avère parfaitement maîtrisé, il se trouve surtout confronté à des éléments étrangers aux paramètres propres au Black Metal, avec lesquels ils entrent en contraste fructueux.

Ainsi les claviers qui assurent une ambiance Science Fiction, plutôt que strictement industrielle. Ils donnent de la profondeur, ils apportent de la mélodie, plutôt que de créer des sonorités froides et oppressives. Ensuite, les guitares ne se contentent d’un rendu abrasif et bourdonnant, elles proposent des approches plus mélodiques, nettement dessinées. Nettement plus inattendu, les interventions ponctuelles d’un saxophone ne relèvent pas uniquement d’une démarche iconoclaste mais s’intègrent parfaitement bien à l’ensemble. Après tout, on sait depuis VAN DER GRAAF GENERATOR et HAWKWIND que le saxophone peut se mettre en service des musiques peu faciles d’accès, complexes mais puissantes.

Sans qu’on puisse affirmer que SOL DRACONI SEPTEM émarge dans les registres du Progressif, il faut noter que les nombreux changements de tempo et de rythmes apportent à la fois une certaine complexité et garantissent une excellente animation rythmique. La mise en son de ce substrat instrumental riche et diversifié apparaît tout à fait équilibrée, entre impératif impactant et salutaire clarté. Bref, voilà ce qu’on peut appeler un début brillant !

Vidéo de The Man Who Cried God cliquez ici
Alain
Date de publication : mercredi 10 mars 2021