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09/05/2021
Only time will tell
VINCE DICOLA
 
Je me suis vraiment penché sur la carrière de Vince DICOLA en Septembre 2019 quand il a été l'invité de Fimucité, le festival de musique de films de Santa Cruz De Tenerife (Canaries). Le thème était "champions du grand écran" qui mêlait sport et cinéma. Pour cette occasion Marc QUEE (ATTENTAT ROCK, PINK ROSE, ESCLAVITUD) chantait avec un grand orchestre Hearts On Fire co-écrit par l'américain pour Rocky IV. Ce titre est sorti en 1986 et interprété à l'origine par John CAFFERTY (N°76 USA). Un grand moment musical croyez moi (voir plus bas). J'ai redécouvert quel immense compositeur est Vince DICOLA. Il a composé en plus du volet IV de Rocky, les Transformers, The Movie et Staying Alive (1983). Il a été nominé aux grammy awards pour la musique de Staying Alive et au Golden Globe pour le titre Far From Over (N° 10 USA) co-écrit avec Frank STALLONE. Il était aussi le claviériste sur le premier album de HUGHES/TURNER PROJECT en 2003. Plus récemment en 2019, il est apparu sur le WORK OF ART Exhibits et le titre This Isn't Love. En cette même année, il a accompagné Glenn HUGHESsur la tournée "Glenn HUGHES joue les grands classiques de DEEP PURPLE". Sa musique est de plus fortement influencée par le rock progressif comme YES, EMERSON, LAKE & PALMER et bien sûr par des compositeurs de musique de films comme Jerry GOLDSMITH (RAMBO, STAR TREK, CHINATOWN…). Cela situe assez bien ce qui nous attend dans cet album qui nous réserve malgré tout quelques surprises. Vince DICOLA fait preuve d'une grande virtuosité et d'une interprétation à la hauteur de son statut. Les claviers ici sont rois mais il y a tellement de classe et d'intelligence que ce n'est jamais ennuyeux. Quant au son très symphonique en général, il est d'une pureté absolue. Les claviers, "synclaviers", synthétiseurs sont utilisés avec un talent et une diversité incroyable. Il est vrai que Vince DICOLA fut un des précurseurs en la matière de synthétiseurs et séquenceurs numériques. Je vous parlais de surprise et bien le 1er titre en est une ! Bound & Gagged est du hard rock moderne avec des teintes alternatives. Composé en 2009 pour la B.O. du film Transformers : Revenge Of The Fallen le morceau n'avait pas été retenu par le réalisateur Michael BAY. C'est Rick LIVINGSTONE (X THREAD/AGENT) qui assure les vocaux. Pour Karla chanté par Vince DICOLA les claviers prennent le dessus d'une composition entre progressif et AOR, un mix entre YES et KANSAS. Pour Miracles, c'est une "power"-ballade très seventies dans le style de REO SPEEDWAGON et de ces hits comme Can't Fight This Feeling et Keep On Loving You. Un petit air de CHICAGO y est insufflé par la voix de Jason SCHEFF. Pas mal d'effets de synthétiseurs viennent bousculer un Just Hanging On au refrain très orienté TOTO. La voix de Stan BUSH emmène She's My Last Mistake dans un univers rythmé au son du Rock FM/AOR. Vince DICOLA y montre par ses interventions une dextérité étourdissante. La beauté, la limpidité et l'élégance des claviers de You're Not Alone Tonight transcende la mélodie. On est entre ballade et progressif. Vince DICOLA s'y avère être un chanteur convaincant. Pour Stay/Exit Wound là c'est vraiment une ballade piano/voix. Elle a été taillée sur mesure pour la voix de Bobby KIMBALL(TOTO). Le break, solo aux claviers est presque classique. Quel plaisir de retrouver Steve WALSH sur le très beau Only Time Will Tell qui prend bien évidemment des allures très KANSAS. Alors quand arrive la reprise de la fantastique "power"-ballade Broken Glass (STREETS Crimes In Mind 1985), je suis aux anges. La voix de Steve, l'intro, les ré-arrangements, les orchestrations sont parfaites, le tout sans altérer la mélodie d'ensemble. Avec étonnement la voix de Mark BOALS (YNGWIE MALMSTEEN) vient se poser sur Living In A Daydream, un morceau progressif. Je peux dire que c'est très réussi ! Il y a du GENESIS sur No Risk, No Glory mais aussi de l'AOR. Le refrain aurait très bien pu être à l'affiche d'une bande originale d'un film des années quatre vingt. La ballade I'm Not In Love For Nothing est une superbe composition aux harmonies symphoniques précises et affinées. Le dernier titre Suffer The Children est pour moi la pièce maîtresse de cet album. Un beau périple dans un monde, symphonique, AOR chanté admirablement par Steve WALSH. Huit minutes de rêve, de musicalité raffinée et minutieuse avec un refrain à la STREETS ou à la SEVENTH KEY. Un album qui en quelque sorte est le passage en revue de treize chansons d'une grande bande originale. Vince DICOLA est un musicien exceptionnel, il vient de le prouver si besoin avec cet album grisant et palpitant.

Suffer The Children : cliquez ici

Marc QUEE Hearts On Fire Fimucité : cliquez ici

Laudrome26
Date de publication : dimanche 9 mai 2021