Métal Intégral - Chronique / SUBTERRANEAN MASQUERADE

Toujours fiévreux

Mine de rien, le troisième album de SUBTERRANEAN MASQUERADE, le superbe Vagabond (chroniqué ici : cliquez ici) remonte à 2017. Certes, 2020 avait vu la sortie d'un copieux EP, The Pros & Cons Of Social Isolation (avec une reprise de Phil COLLINS et des versions alternatives), mais il nous tardait de retrouver cette formation israélienne en configuration album. Retrouvailles copieuses puisque le menu comporte dix compositions, pour une durée totale de 54 minutes. Hormis For The Leader, With Strings Music et ses huit minutes et demi, les autres titres affichent des durées entre trois et six minutes, ce qui n'empêche en rien la multiplicité des breaks, la diversité des ambiances et la profusion des influences : un véritable festival !

Les rythmiques puissantes relèvent assurément du Metal progressif mais le septette se permet d'y adjoindre des influences Jazz (Inward et son solo de saxophone) et traditionnelles orientales, africaines et balkaniques. Avec des sonorités souvent vintage, les claviers sont omniprésents, mais se mettent au service de l'instrumentation et apportant des couleurs supplémentaires. La guitare s'illustre tout particulièrement avec des solos limpides, absolument magnifiques, gorgés de feeling et de mélodies subtiles.
Il n'est pas inutile de souligner que cette profusion et cette complexité n'empêche en rien les compositions d'être rigoureusement structurées et de proposer des repères accrocheurs, tant rythmiques que mélodiques.

Par symétrie, le versant vocal s'avère également foisonnant, avec au premier plan le chant passionné, clair, ample, versatile et vibrant de Davidavi DOLEV. Très présents au début de la discographie du groupe, les vocaux growlés caverneux n'apparaissent plus que ponctuellement, ce qui n'est pas plus mal. Par contre, on apprécie le soin apporté aux harmonies vocales, notamment sur des refrains très efficaces. On évite la plupart du temps le pathos pénible, présent à foison chez DREAM THEATER (sauf sur le trop emphatique Ascend), au profit d'une dramaturgie maîtrisée et efficace.

Ce rutilant dispositif instrumental et vocal bénéficie du mixage puissant et détaillé de Jens BOGREN, qui permet à la fois de distinguer le fourmillement des détails et de se laisser porter par la verve communicative de l'interprétation. Une grande réussite donc !

Vidéos de Mångata cliquez ici et de Somewhere I Sadly Belong cliquez ici

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