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26/08/2021
Foundations 1
HEIR APPARENT
 
En 1986, la parution de Graceful Inheritance sur le label français Black Dragon fit son petit effet, grandement aidé par Enfer magazine. Un rapport avec les pleines pages de publicité prises par le label dans ce mensuel mythique ? Peut-être mais comptèrent avant tout les qualités artistiques entourant ce premier opus d’un quartette originaire de Seattle, jusqu’ici inconnu de public Metal, à savoir HEIR APPARENT. Rendons un hommage à la frappante illustration en noir et blanc créée par le français Eric LARNOY, trop tôt disparu. Surtout, les treize compositions révélaient des musiciens affûtés qui délivraient un Heavy Metal racé au possible, cinglant et précis, fougueux mais nuancé, abondant en références Hard Rock (un son très sec et limpide, des effluves de LED ZEPPELIN). Une bonne et franche claque qui n’eut d’égale que la franche déception, trois ans plus tard, d’un second album, One Small Voice, assagi, sans réelle direction, aussi agréable que facilement oubliable.

En 2018, la résurrection de HEIR APPARENT produisit un album fort subtil, The View From Below (chroniqué ici : cliquez ici). Deux ans auparavant et dans une confidentialité presque coupable, Foundations avait vu le jour dans un format triple vinyle qui réunissait la démo de NEMESIS (huit titres en 1983), première appellation du groupe, ainsi que dix-huit titres en format démo sous l’appellation HEIR APPARENT.

Aujourd’hui, VIC records propose une version CD des débuts du groupe, ramenée à treize morceaux : huit signés NEMESIS démo de 1986), cinq HEIR APPARENT (démo de 1984). Au sein de NEMESIS, les vocaux étaient assurés par Corey RIVERS, Paul DAVIDSON prenant le relais dès la mutation en HEIR APPARENT. A tour de rôle, les deux ont parfaitement servi un Heavy Metal nerveux et remuant, parfois lyrique. Les lignes de chant clair affichaient systématiquement des modulations maîtrisées quant aux intonations, avec des poussées dans les aigus typiques des années 80.

La section rythmique souple et nerveuse permet au guitariste virtuose Terry GORLE de dégainer des riffs affûtés et des solos incisifs et techniques. Ici, entre la fougue et la technicité, on ne choisit pas, on combine, on fusionne ! Ces démos au son tout à fait acceptable, témoignant d’un sens aigu de la composition, permettent de comprendre pourquoi Graceful Inheritance apparut sous le jour d’une authentique maturité. On constate combien le groupe avait pensé, évalué et poli ses compositions. Des décennies après, on retrouve avec un plaisir intact les fougueux Tear Down The Walls (pourtant doucement introduit par une guitare très mélodique) et The Servant (très IRON MAIDEN des débuts), les tranchants et nerveux The Cloak et Dragon’s Lair, l’épique A.N.D. And Dogro Lived On (et sa première version baptisée Tame The Beast), le tempo lent Masters Of Illusion et son refrain lumineux (qui allait devenir Masters Of Invasion). Et l’on découvre plaisamment des titres demeurés inédits.

Un Foundations II est en route et l’on a hâte de l’explorer.
Alain
Date de publication : jeudi 26 août 2021