Fiers vikings de provence
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Originaire de Provence, MUNDILFARI est un quintette qui envisage de manière sainement ambitieuse son Metal moderne, fortement marqué par le Metal progressif. Afin de mettre en pratique son projet sans plus attendre, le groupe a décidé de s'auto-produire, avec un résultat tout à fait honorable.
Du point de vue stylistique, à l'instar de nombreux groupes actuels, MUNDILFARI combine une foule d'influences et aboutit à des compositions fourmillant de changements de rythme, de tempo et d'ambiances, le groupe n'aimant rien tant que jouer sur les contrastes et, par là même, sur les dynamiques. En somme, monotonie et linéarité sont ici bannies. De telles pratiques relèvent forcément d'un patrimoine Metal progressif assumé, mais cela permet en outre une dimension subtilement épique qui convient bien au concept développé par le combo (voir ci-après). Cependant, MUNDILFARI ne se perd pas dans les méandres
Du Metal moderne, tous styles confondus, la section rythmique et le guitariste affectionnent les rythmiques tendues et musclées, sans pour autant verser dans l'excès bourrin, merci à eux. D'ailleurs, le trio instrumental sait parfaitement s'adapter, se faire dansant quand le Folk Metal est de mise (A Feast In Hellnar), rampante sur le début quasi-Doom de Beasts Of Revenge, presque tribal sur le break central de Aras, presque planante sur l'introduction de Gunnar...
Ensuite, comme pas mal de formations depuis le début du siècle, le micro se trouve solidement tenu par une chanteuse qui, pour avoir semble-t-il un savoir-faire d'origine classique, n'en évite pas moins l'essentiel des pièges : pas de minauderies mais une émotion sincère, pas de vocalises démonstratives mais des variations, tour à tour puissantes ou nuancées, à partir d'un registre médium.
Enfin, l'effectif comprend une violoncelliste dont le jeu ne constitue en aucun cas un artifice, relégué au rang d'arrangement exotique ; bien au contraire, s'il participe à apporter des couleurs spécifiques, il se trouve pleinement intégré dans l'écriture et dans l'interprétation, tant au niveau des ambiances que des rythmiques.
Reste à évaluer la mise en son de cette auto-production. On ne va pas se mentir, cet album inaugural ne bénéficie pas d'une production et d'un mixage surpuissants. Cependant, le fait de ne pas sonner comme un énième avatar surgonflé, surcompressé, chirurgical mais aseptisé permet de conserver un son clair, avec des guitares qui ont du grain, chaque instrument trouvant l'espace nécessaire pour se faire entendre.
Nous l'évoquions plus haut, non seulement The Last Soul Standing est un album conceptuel, mais le groupe dans son ensemble a choisi de se placer sous l'égide de l'histoire nordique. Le nom du groupe est emprunté à un dieu, géniteur d'une fille, le soleil SOL, et d'un fils, la lune Mani. L'histoire narrée au fil de l'album couvre le périple d'une expédition viking danoise qui, pour des raisons météorologiques, dérive jusqu'en Islande...
En somme, voilà des débuts solides pour un groupe dont on souhaite constater sous peu la marge de progression (principalement en matière de mixage).
Vidéo de Down To Helheim : cliquez ici
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