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26/09/2021
White buffalo
CROWN LANDS
 
Réunis par une passion commune pour RUSH, Kevin et Cody ont commencé à travailler ensemble en 2012. C’est en 2016 que sort le premier EP, Mantra et dès lors le groupe commence à tourner, ouvrant pour PRIMUS, COHEED AND CAMBRIA, RIVAL SONS. Rise Over Run, le second EP, voit le jour en 2017. Contractualisant avec Universal, CROWN LANDS réalise un album éponyme en 2020, ainsi qu’un EP acoustique intitulé Waywards Flyers Vol.1.

Nous voici en 2021 pour le cinquième album : White Buffalo. Visiblement, Spinefarm Records et Universal mettent les moyens car le duo est produit par David BOTTRILL qui a déjà à son actif Peter GABRIEL, KING CRIMSON, TOOL, DREAM THEATER, RUSH, MASTODON, etc. Question son, le leitmotiv est donc force et limpidité.

Je trouve que cet EP quatre titres va crescendo de très bon à époustouflant. CROWN LANDS est l’alliance d’une maîtrise instrumentale irréprochable à des qualités de composition hors du commun. Dernier facteur sur lequel aurait pu reposer la crédibilité du groupe, la qualité du chanteur mais, là encore, il n’y a aucune faille car Cody BOWLES évolue avec une aisance à couper le souffle dans un registre qui peut monter très haut.

Le voyage commence par un très bel instrumental, Inner Light. Introduit par quelques mesures de sitar et percussions indoues sur un mode oriental, le morceau prend rapidement son envol avec une section rythmique rock très appuyée et un chorus qui me rappellent un Run Like Hell des PINK FLOYD. Étonnamment, je ne vois pas passer les presque cinq minutes du titre, le temps que le final reboucle avec l’intro sans que je comprenne comment. Une fois le morceau fini, il me reste en tête la légèreté des harmonies de cordes posées sur l’incroyable ligne de batterie à la fois chaude, complexe et attachante.

Changement d’atmosphère avec White Buffalo qui nous amène sur un rythme très enlevé dans un répertoire plus pop et pourtant très proche de RUSH, impression renforcée par la voix très haut perchée à l’instar de Geddy LEE. C’est aussi le moment d’aborder la dimension politique du groupe qui commence par le nom du groupe lui-même, je cite Cody BOWLES : « Les Terres de la Couronne sont des terres volées que nous réclamons » . Le bison blanc est un symbole fort des peuples amérindiens et la chanson traite évidemment des droits indigènes. Vous avais-je dit que Cody était d’origine micmaque ?

La troisième plage, The Witching Hour (Electric Witch) n’est pas un inédit mais le réarrangement d’un titre publié sur le EP acoustique de 2020. Le morceau nous plonge dans une ambiance beaucoup plus psychédélique. Bon sang, la voix de Cody ! Dès les premières intonations, j’entends Robert PLANT et je ne peux plus sortir cette impression de mon esprit. L’expérience est rock, sous la forme d’une vague qui oscille entre passages aériens très doux et crêtes très metal. Le superbe solo de guitare central justifie à lui seul cette nouvelle version.

Comme annoncé, nous voici à l’époustouflant quatrième morceau, The Oracle. Un petit chef d’œuvre de rock progressif de 13 minutes, construit en plusieurs mouvements. J’écoute et je suis pétrifié de plaisir, le poil hérissé, plus rien autour de moi n’existe. Mes impressions naviguent et me chuchotent des points de comparaison : « ce morceau aurait sa place sur Houses Of The Holy de LED ZEPPELIN » ou alors « ne l’écoute pas, mon grand, si une pépite de ce niveau cherchait un écrin ce serait A Farewell To Kings de RUSH », et pourtant ce clavier est typique de GENESIS… Peu importent les références qui peuvent me venir à l’esprit, je m’en fout car la réalité, c’est que j’écoute bien du CROWN LANDS et cet atypique duo réussit à conjuguer le passé au présent sur un mode inconditionnel.

Pour tout amateur de heavy prog ou de rock psych, cet album n’est pas à recommander mais à imposer tant il me paraît incontournable.

PS – Dernier défi pour le groupe : transcrire en live de telles compositions. Pour apprécier le tour de force, je mets en bas de page la vidéo d’une session live en studio d’un titre qui ne figure pas sur White Buffalo mais qui est la parfaite démonstration que pour CROWN LANDS l’infaisable reste à portée de main.

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CROWN LANDS est composé de :
- Kevin COMEAU : guitare, basse, clavier ;
- Cody BOWLES : batterie, chant.

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Extraits de l’EP White Buffalo :
- The Oracle : Cliquez ici !
- White Buffalo : Cliquez ici !


Bonus : CROWN LANDS live en studio :
- Context: Fearless Pt. 1 : Cliquez ici !
Pumpkin-T
Date de publication : dimanche 26 septembre 2021