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01/11/2021
Embryo
ALTESIA
 
Bien qu’officiellement formé en 2017, ALTESIA est un projet à ce jour relativement peu productif, car reposant sur la vision de Clément DARRIEU, en charge de la composition, de l’écriture des textes, de la direction artistique générale, mais aussi du chant et des guitares. Nous avions fort favorablement accueilli le premier opus du projet, Paragon Circus, paru en 2020 (relire ici : cliquez ici). On peut tuer le suspense dès à présent en affirmant haut et fort que le groupe franchit sans coup férir le cap toujours périlleux du second album. Servis par un son puissant, dynamique et limpide (grâce au travail combiné du batteur Yann MENAGE et du guitariste soliste Alexis CASANOVA), les musiciens offrent une prestation aboutie. Forts d’une maîtrise instrumentale imparable et d’une cohésion à toute épreuve, les cinq comparses – nous n’avons pas encore cité Henri BORDILLON aux claviers et Hugo BERNART à la basse – affichent un plaisir de jouer palpable et alternent, selon les ambiances, une maestria imparable et une délicatesse splendide.

Car le répertoire proposé par ALTESIA se caractérise notamment par une gestion très sûre des contrastes. Il faut diablement avoir confiance en soi pour ouvrir un album avec une ballade, baptisée Micromegas, toute en finesse, parcourue par une densification mesurée et progressive. Charmé, l’auditeur n’en est que plus pris par surprise quand l’introduction du morceau suivant, Mouth Of The Sky, déboule à cent à l’heure, la rythmique trépidante soutenue par des claviers impérieux rappelant les meilleures heures du Black Metal symphonique ! Très vite, le groupe multiplie les chausse-trappe, tout en disposant des points de repères nets, comme ce refrain accrocheur.
Tout le reste de l’album se déroule de manière identique, festival de plages douces et riches en émotions, de séquences intenses et rapides, de breaks bien négociés (avec des touches Jazz Rock de bon aloi, voire de bal musette, accordéon à l’appui). ALTESIA s’offre même un péché gourmand si typiquement progressif ; articulée autour de quatre mouvements, Exit Initia est une odyssée aventureuse et passionnante, longue de vingt-et-une minutes ! Et toujours ce souci d’accrocher l’attention par des rythmiques percutantes et par des mélodies fortes.
Dans le registre mélodique, justement, il faut saluer particulièrement l’abattage de Clément DARRIEU, dont la voix claire et expressive, délivre des lignes vocales superbement modulées, plus assurées encore que sur le premier album.

Que vous soyez fans des grands ancêtres du Hard progressif comme RUSH ou KANSAS, amateurs de formations plus récentes comme HAKEN, LEPROUS ou CALIGULA’S HORSE, entichés de la part la plus Prog de OPETH, aficionados de MUSE en quête de frissons, vous pouvez faire l’acquisition de cet Embryo magnifique. Pour ma part, je le trouve nettement plus vibrant et frais que le dernier opus de DREAM THEATER, c’est dire !

Vidéos de A Liar’s Oath cliquez ici et de Mouth Of The Sky cliquez ici
Alain
Date de publication : lundi 1 novembre 2021