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31/12/2021
Riptime
MEGA COLOSSUS
 
L’univers protéiforme du Metal s’avère à la fois extraordinairement divers et strictement codé en chapelles et sous-chapelles qui, chacune, développe un référentiel spécifique. Ainsi, avec un tel nom de groupe et une telle pochette horrifique, je m’attendais à ce que MEGA COLOSSUS soit une énième formation pratiquant un Sludge (éventuellement Doom) épais et boueux. Tout faux, de A jusqu’à Z ! L’écoute de cet album, que j’ai failli éviter, révèle en fait un des meilleurs albums de Heavy Metal des années passées, incluant des sous-genres allant du Power Metal au Speed Metal, sans oublier la fameuse NWOTHM.

Revenons aux racines du projet, soit en 2005, originellement sous l’appellation COLOSSUS. Sauf que des colosses de nom, il y en eut et il y en a toujours aujourd’hui trop pour se distinguer. Aussi, à partir de la fin de 2016, le groupe afficha un nom augmenté, MEGA COLOSSUS, afin de correspondre à l’album Hyper Glaive de2016 – lequel faisait suite à ...and the Rift of the Pan-Dimensional Undergods (album datant de 2008, paru sous la bannière COLOSSUS). Riptime ne peut donc être considéré que comme la continuation de la discographie de COLOSSUS, voire comme une culmination.

Car en matière de maîtrise des codes fondamentaux du Heavy Metal, permettez au vétéran que je suis de saluer la performance du groupe originaire de Caroline du nord. D’ailleurs, on ne sait pas par quoi commencer, tant les points positifs abondent !
Optons pour l’essentiel, à savoir une interprétation répondant aux exigences du haut niveau et un sens de la composition qui va à l’essentiel, sans jamais oublier mélodie et arrangements accrocheurs. Les riffs tranchent de façon claire, sans surcharge de gras, sans cesse enjolivés par des plans jumeaux à l’impact mélodique imparable. Le tout appuyé par une section rythmique nerveuse en diable, entre lignes de basse tendues et mobiles et jeu de batterie très sec mais adaptatif au possible à chaque variation de tempo et de rythme. Ajoutez des solos de guitares brefs mais mélodiquement construits
Ajoutez à cet impeccable alignement instrumental, un chant en mode clair, dans un registre medium vivace, évocateur, varié et expressif, sans cesse modulé, harmonisé si nécessaire. Le résultat s’avère être envoûtant, sans excès de style, toutefois sans aucune économie en matière d’expressivité.
En somme, l’instrumentation et le chant s’efforcent avec une réussite rare de combiner l’art de la maîtrise en matière de puissance et de tranchant d’une part, l’art de la mélodie instrumentale ou vocale attractive d’autre part. La dimension rythmique (couple basse-batterie + riffs des guitaristes) se met au service d’un souci d’impact sec et net, tout autant qu’elle privilégie des changements de tempos et de rythmes qui se font fort d’animer pour le meilleur ce Heavy Metal empruntant autant à la ligne claire propre à JUDAS PRIEST qu’aux galopades relativement complexes à la IRON MAIDEN, avec des guitares solo qui survolent le tout en mode agile, voire néo-classique. Intéressant, non ?
Même si la majorité des compositions demeure en dessous des six minutes, il n’empêche que chaque titre recèle des changements de rythmes, de tempo, d’ambiances. Pour les deux titres respectivement un peu en dessous des six minutes – Run To The Fight – et au-dessus des huit minutes – Iron Rain -, on assiste respectivement à une charge épique dûment modulée et à une entreprise mid-tempo accrocheuse, à la dramaturgie retenue mais prenante.

Au total, MEGA COLOSSUS produit avec Riptime une œuvre qui assume son classicisme et qui injecte une verve particulière, susceptible d’attirer l’intérêt des zélateurs d’IRON MAIDEN, de JUDAS PRIEST, de SAVATAGE et de LIZZZY BORDEN. Pour ma part, j’ai fait l’option de l’achat, c’est dire…

Vidéos de Razor City cliquez ici et de Run To The Fight cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 31 décembre 2021