16 / 20
14/01/2022
Bearer of light
SUNCZAR
 
En 2020, le quartette allemand SUNCZAR publiait -en guise de bans baptismaux - quatre titres, regroupés sous le titre The Unveiling. En 2022, officiellement sur le label italien de bon goût Argonauta, le groupe livre son premier essai, lequel ne contient, fort heureusement que deux enregistrements en commun avec le EP initial : Through This Hell et Back to Shadows. Preuve que le groupe se trouve animé par une inspiration particulièrement en verve, puisqu’on découvre, en sus des deux compositions déjà citées, pas moins de six nouveaux titres. Et, je vous l’avoue d’entrée de jeu : on m’aurait fait écouter en aveugle ce premier album, j’aurais presqu’à coup sûr saluer la vivacité et la puissance du nouvel album de CORROSION OF CONFORMITY ! Or, point de Nouvelle Orleans à l’horizon, puisque nous demeurons dans les limites exigües de notre Vieux Continent. Pour autant, on accueille comme une délivrance le flux épais de Sludge groovy et vindicatif délivré par nos voisins d’outre-Rhin.

Comprenez la méprise : SUNCZAR a retenu le meilleur de la formule initiée et perfectionnée par CORROSION OF CONFORMITY à partir de l’album fondateur Blind (1991), à savoir un Metal épais, groovy, majoritairement mid-tempo, arrimé à des motifs rythmiques entêtants et à des lignes de chant, certes simples, mais accrocheuses et chaleureuses. Car, là où trop de groupes se revendiquant du Sludge Metal privilégient avant tout une épaisseur rythmique surperfétatoire, des ambiances inutilement malsaines et une répétitivité lassante, SUNCZAR semble avoir parfaitement saisi le défi propre à ce sous-genre, à savoir maintenir un haut potentiel de puissance de tir (sans avoir recours à la vitesse, sinon c’est tricher !). Commençons par la visite des fondations, à savoir la section rythmique. Si le batteur se charge du treillage en Metal avec un jeu laconique et solide, le bassiste Wassilios GOUZIOTIS se charge d’insuffler l’essentiel, à savoir des lignes épaisses, métalliques, mais au final pourvoyeuses d’un effet rebondissant que l’on appelle Groove.

Une fois des fondations aussi solides et accueillantes coulées au plus profond, il suffit au guitariste Alexander VOGT de débiter à la chaîne des riffs trapus, ramassés, calés au plus proche du temps déterminé par la batterie et la basse. Et je peux vous assurer que la formule assure de A à Z son efficacité et son attractivité.

D’autant plus que le chant de Krsto BALIC, s’il adopte fort classiquement une tournure rogue et virile, n’en demeure pas moins suffisamment modulé pour véhiculer des émotions plus complexes que celles que l’on qualifie usuellement de primaires et négatives : colère, peur, dégoût, tristesse. Le chant injecte suffisamment d’énergie vitale pour transcender ces émotions autant primitives que négatives.

Car, de l’énergie vocale et instrumentale déployée par SUNCZAR, c’est avant tout un formidable sens de l’énergie qui l’emporte, conjointement avec un redoutable sens de l’efficacité. Comme quoi, d’une source d’inspiration, on peut aisément faire un foyer de conviction.

Vidéo de Bearer Of Light : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 14 janvier 2022