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27/03/2022
Impera
GHOST
 
Avant la sortie de Prequelle en 2018, (cliquez ici), les masques des musiciens sont tombés, et leurs identités révélées. Nous avons appris que derrière les "Papas Emeritus" et autre "Cardinal Copia" se cachait le leader du groupe, un musicien suédois nommé Tobias FORGE. À la lecture de son profil sur wikipedia (cliquez ici), je comprends mieux l’évolution musicale du groupe… Si Prequelle a commencé à ouvrir la porte pour laisser entrer un peu de lumière, ce Impera pousse encore un peu plus l’entrebâillement. Tobias a une culture musicale variée, de la Pop Rock au Death Métal et celle-ci vient encore s’exprimer avec brio dans ses différentes facettes sur ce nouvel album… Ses nouveaux "Ghouls", toujours anonymes assurent un travail parfait et Tobias se nomme ici "Papa Emeritus IV". La variété des styles abordés une fois encore ici, en poussant me semble-t-il plus loin l’aventure, peut aussi s’expliquer par les nombreuses collaborations à l’écriture des titres. Sont nommés, dans le désordre, Joakim BERG, Vincent BONTARE, Salem Al FAKIR, Max BRAHN, Klas AHLUND, Peter SVENSSON et un « Ghoul Writter ».
L’album démarre par un instrumentale, Imperium, qui flirte bon avec le Hard-Rock de la fin des années 70, début 80. Kaisarion qui suit est dans la même lignée, un petit côté BLUE ÖYSTER CULT plane sur le titre et un break sur lequel j’ai cru entendre RUSH vient parfaitement illuminer cette chanson. Un régal… Quand démarre Spillways, je me demande si le cd que j’ai reçu dans le boîtier est bien celui d’un album de GHOST… Introduction piano à la Hold The Line de TOTO, par extension dans la même lignée que le gimmick de Runaway de BON JOVI, repris aussi par DANGER DANGER sur son hit Under The Gun, il y a aussi un "je ne sais quoi" de ABBA sur ce début de titre… Déroutant ! La suite est une sorte de musique à la THE NIGHT FLIGHT ORCHESTRA, groupe d’autres recycleurs suédois aux influences musicales similaires à Tobias FORGE. Des chœurs en hauteur à la KANSAS, STYX magnifient le titre. Call Me Little Sunshine offre une guitare limite Western / Thrash à la "Black Album" de METALLICA en entrée et un retour à l’obscurité pour un mid-tempo sombre qui caresse les racines du Heavy Métal. L’ombre de BLACK SABBATH réapparaît mais aussi celle des débuts de GHOST. C’est une messe noire où le Diable officie et malgré l’ambiance sombre, le refrain reste très mélodique… Autant dire que ce titre tranche littéralement avec le début de l’album… Néanmoins, la qualité reste la marque de fabrique… S’ensuit Hunter’s Moon, moins lugubre et dans le même esprit. Le titre conserve une belle mélodicité. Watcher In The Sky nous offre ensuite un Hard/Heavy mélodique du meilleur effet. Dominion est un court interlude, sombre ou résonnent les instruments à vent. Qui précède le fantastique Twenties, titre qui se développe sur une rythmique tribale, le Diable s’invitant à la fête. La guitare rythmique sonne métal, l’obscurité se fait, il ne manque que des images d’un film genre horreur ou science fiction. Le superbe refrain, en montée de gammes est succulent. Les chœurs diaboliques créent un malaise. Un solo de guitare très Hard-Rock rajoute au désordre… Déstabilisant, déroutant et délectable !
Nouveau virage avec la ballade aérienne Darkness At The Heart Of My Love, respiration "Pink Floydienne", guitare acoustique, folk, petite rythmique Hard-FM amène un refrain de toute beauté. Il y a aussi ce pont, pur passage des musiques actuelles américaines donc moderne. Quel patchwork ! Pour mon plus grand bonheur, ça fonctionne !
Le démarrage guitare de Griftwood, c’est du VAN HALEN ! Le gimmick de guitare qui suit fut utilisé par entre autres TESLA voire JOURNEY. Démarrage très Hard-Rock début 80 avec l’ombre de BLUE ÖYSTER CULT et un passage de claviers déroutant ponctuent l’album. J’aime bien et la surprise est totale… Le final puissant avec des chœurs superbes est magnifique. Bite Of Passage est un nouvel interlude, guitare et claviers, qui sert d’introduction à Respite On The Spithalfields, superbe mid-tempo final avec une basse bien en avant et une mélodie de chant délectable. Une voix diabolique vient enflammer ce titre au refrain imparable. Un solo de guitares en « twin » sur la deuxième partie sonne magnifiquement. Puis vient une séquence qui me rappelle le passage violons du début du pont sur Still Of The Night de WHITESNAKE ! Incroyable...mais vrai !
Le travail des arrangements sur cet album est impressionnant, le nombre de choristes aussi, Andy WALLACE a mixé l’album avec une batterie un poil trop en avant pour moi par rapport au chant mais sans que cela ne me dérange plus que ça ! La basse est aussi toujours parfaitement mixée ! La production un peu mat de Max AHLUND correspond bien au style proposé. Je termine l’album avec une seule envie, l’écouter à nouveau, gage de mon plaisir ! Impera conserve l’imagerie du groupe, qui contribue à son succès et je trouve que tous les nombreux participants qui entourent Tobias FORGE, musiciens additionnels compris, ont mis beaucoup d’applications sur ce nouvel album . Un an et deux mois de travail aux studios Capitol, Atlantis Metronome et Apmamman de Stokolm prouve l’engagement et la concentration données à cette œuvre.
Pour conclure, je dirai que les puristes de l’avant Prequelle risque de sentir un léger malaise et celles et ceux qui l’ont appréciés et sont plus ouverts d’esprit trouveront dans Impera de très nombreux sujets à satisfactions.

Call Me Little Sunshine : cliquez ici
Rémifm
Date de publication : dimanche 27 mars 2022