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21/04/2022
Servant of the mind
VOLBEAT
 
C'est déjà le huitième album des danois de VOLBEAT. La formation n'a pas changé depuis le dernier opus sorti en 2019. Michael POULSEN est toujours le chanteur (et guitariste) du groupe, Rob CAGGIANO (ex ANTHRAX) , qui lui, est américain, tient toujours la guitare et ils sont accompagnés par Jon LARSEN à la batterie et Kaspar Boye LARSEN à la basse. Cet album est, d'après Michael POULSEN, un retour aux sources. L'accent est mis sur les guitares et un côté plus sombre se dégage de l'ensemble (à quelques exceptions près). Le tout est toujours co-produit et mixé par Jacob HANSEN qui assure un équilibre parfait.

Le premier morceau de l'album, Temple Of Ekur se la joue métal à tendance orientale du plus bel effet. Très rapidement le refrain arrive et c'est l'émerveillement ! C'est hyper mélodique et cela emporte tout avec des chœurs divins. Je pense immanquablement à GHOST avec ce même côté théâtral. A ce propos, je vous invite à lire la chronique de leur magnifique (et le mot est faible) dernier album faite par Remifm.( cliquez ici).

Dans le style orientalisant je vous présente Mindlock, qui est pour moi le morceau qui m'accroche le plus. C'est du Heavy mélodique comme j'aime avec ces arabesques de guitare qui sentent bon l'orient et la ligne de chant vraiment très mélodique de Michael POULSEN qui est un pur moment d'extase, surtout lorsque, vers la fin du morceau, il chante le couplet doublé d'une voix féminine, et c'est incroyablement mélodique. En un mot : Irrésistible !

Shotguns Blues débute comme un morceau de Black Métal avec une grosse puissance. Le refrain est, comment dire, imparable et véritablement délectable ! Michael POULSEN est au sommet de son art. Pour moi, les scandinaves excellent dans ce registre. A un moment donné du morceau, après s'être mangé un véritable mur du son, le refrain apparaît comme une délivrance, un rayon de soleil. C'est juste impressionnant ! Heaven's Descent, continue avec un morceau hyper rythmé, qui donne envie de taper du pied, et encore un refrain presque Pop, tellement lumineux et irrésistible, c'est la grande classe. Michael POULSEN nous fait même un passage à la Elvis (habituel chez lui) très réussi avec ses oh oh oh typiques du King avant que le morceau n'embraye directement sur un solo qui éclate tout. Rob CAGGIANO est impeccable là-dessus.

The Sacred Stones débute avec un son de guitare ténébreux ("Telecaster" je pense) plein de "réverb", puis enchaîne sur un énorme riff. C'est lancinant au possible avec toujours cette touche orientale magnifique. Comment ne pas penser de nouveau à GHOST sur ce morceau, c'est pour moi évident. Le refrain explose et nous amène vers la lumière avec cette superbe voix qui ondule du grave aux aigus. Quel plaisir ! Le solo absolument dantesque est amené sur un plateau par une rythmique en béton. Le morceau se finit avec un son de guitare "Twang" et c'est grandiose.

Say No More démarre sur une rythmique en béton bien dense façon Death Métal puis tout s'emballe, sur un Heavy hyper tendu et bourré de riffs en veux-tu en voilà. Le morceau ne cesse de monter en puissance. C'est comme une rivière très tumultueuse qui vient se déverser sur un solo qui dévaste tout sur son passage. L'influence de METALLICA est présente ici.

The Passenger alterne les passages speed et les ruptures de tempo vraiment impressionnantes pour déposer un refrain tout en délicatesse et plein de grâce sublimé par les chœurs. Le morceau se finit en trombe. Du grand art !

Step Into Light est un pur morceau de Rockabilly (psychobilly ?) sorti des fifties. Encore une fois le refrain est on ne peut plus agréable, mais c'est une banalité que de le dire. Je n'ai jamais entendu une "réverb" autant poussée que dans ce morceau. Le son est vraiment léché et c'est Pulp Fiction qui vient à mon esprit ! Dans le même genre, The Devils Rage continue avec de la guitare bourrée de "réverb" et une voix chargée en écho. Pour le coup, Michael POULSEN nous la joue à la Elvis ! J'ai même l'impression de voir resurgir les STRAY CATS sur la rythmique si caractéristique. Le refrain déboule, tellement accrocheur, tellement “Volbeatien” oserai-je dire... Voilà un morceau qui mélange allégrement deux styles a priori opposés, et ça passe “crème” comme disent les jeunes !

Becoming débute à la double pédale, dans un ouragan d'énergie en penchant fortement vers le Death Métal. Il se stabilise sur un mid-tempo Heavy avec d'énormes guitares bien grasses et toujours cette voix si prenante. Pas de panique car la mélodie, qui est une des marques de fabrique de VOLBEAT, n'est jamais loin et POULSEN nous offre un refrain qui s'épanouit appuyé par des chœurs magnifiques. Cela paraît d'une facilité déconcertante pour lui. La fin du morceau revient sur du Death avec un solo de feu en point d'orgue.

Avec Wait A Minute My Girl, un morceau de moins de 3 minutes, je plonge directement dans le rock des années 50 pour "teenagers". Il a tout du cliché avec le piano martelé tellement typé, le saxophone et un rythme “endiablé”. C'est très bien fait et la voix de Michael POULSEN s'adapte parfaitement à cet exercice mais c'est pour moi en complet décalage avec l'ambiance générale de l'album. Pour continuer dans cet état d'esprit, parlons de Dagen For, le second single chanté en duo avec Stine BRAMSEN, chanteuse du groupe danois ALPHABEAT. C'est de "l'easy listening" et je ne sais pas si les fans de VOLBEAT peuvent se retrouver dans ce type de morceau, un peu trop facile à mon goût. Il faut être clair, je trouve ces deux morceaux relativement dispensables.

La pièce maîtresse de l'album arrive à la fin avec Lasse's Birgitt, un long morceau de presque 8 minutes, qui évoque la première sorcière suédoise exécutée en 1550. Vous voyez le genre ! Les ambiances alternent entre le Heavy bien pesant et une rythmique très speed (comme si vous passiez sous un rouleau compresseur) avec de nouveau une ambiance légèrement orientale. A un moment, arrive le chant resplendissant de Michael POULSEN qui aère le tout avant de replonger tout de suite dans une ambiance Death Métal. Les guitares sont acérées comme jamais. A la fin du morceau, le rythme ralentit terriblement et devenir très lourd, avec des cloches qui teintent au loin et le bruit du bûcher qui flambe. Quelle ambiance ! Les aficionados du métal qui cogne ont de quoi se régaler sur ce morceau !

Si ce nouvel effort n'apporte rien de très nouveau, il a le mérite de conforter le groupe dans son statut de fer de lance du Heavy-Métal mélodique. Le style VOLBEAT est toujours bien marqué et reconnaissable immédiatement. A mon avis, l'album aurait pu et aurait dû être écourté de quelques morceaux dispensables qui nuisent à son homogénéité même si ils ont l'avantage de permettre une ouverture vers un plus large public.

Mindlock : cliquez ici

Lasse's Birgitt : cliquez ici

The Sacred Stones : cliquez ici
JMM213
Date de publication : jeudi 21 avril 2022