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02/06/2022
The testament
SEVENTH WONDER
 
The Testament est le 6ème album de SEVENTH WONDER, groupe suédois de Métal Prog. La composition du groupe n'a pas changé depuis le précédent ouvrage paru en 2018. Nous avons donc les deux membres fondateurs, le guitariste Johan LIEFVENDAHL, et le bassiste Andreas BLOMQVIST, auxquels s'ajoutent Stefan NORGREN à la batterie, Andreas SODERIN qui tient les claviers et Tommy KAREVIK au chant. Enfin le groupe est toujours signé chez Frontiers Records, et pour une fois, Alessandro DEL VECCHIO n'est présent ni à la réalisation, ni dans l'exécution, je plaisante bien sûr !

Autant ne pas faire durer le suspens inutilement, cet album se place directement en haut de mon classement des groupes de Métal Prog. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi, mais auparavant, je tiens à faire un aparté. A la fin de sa chronique de Tiara, le précédent opus de SEVENTH WONDER, RemiFM indiquait, je cite : “un peu plus d'aération, de finesse et de mélodies ne m'aurait pas déplu”. Et bien, j'ai comme l'impression que les musiciens ont entendu cette demande car le côté mélodique s'est considérablement renforcé sur cet album, sans pour autant occulter le (très) gros bagage technique des suédois. En fait, j'aime que dans le Métal Prog les deux composantes du style soient parfaitement équilibrées. Le but du jeu est donc de savoir doser les ingrédients, un peu comme en cuisine et le plat proposé ici est plutôt succulent !

L'album débute avec Warriors, un morceau dans l'esprit de ce que peuvent faire DGM, PAGAN'S MIND et surtout CIRCUS MAXIMUS. L'enfant se présente donc bien et dès le deuxième morceau, The Light, la magie opère. Sur une rythmique en acier, le chant aérien de Tommy KAREVIK éclate et vient déposer une merveille de refrain "catchy" tellement suédois, avec un petit côté Owner Of A Lonely Heart de YES. On est plus sur du Hard mélodique que sur du Métal Prog mais quelle importance ! Andreas BLOMQVIST est ce qu'on appelle un virtuose de la basse et il le démontre avec éclat sur ce morceau. I Carry The Blame continue sur un mid-tempo et une rythmique vraiment bien foutue. La partie vocale de Tommy KAREVIK est magnifique, je dirais même grandiose, portée par des choeurs comme s'il en pleuvait. Voici un mix parfait entre la technicité et la mélodie et j'insiste vraiment sur ce point.

Reflections débute sur un piano délicat avant de partir en trombe. C'est un instrumental et vous vous doutez bien que les gars s'en donnent à coeur joie. Du Métal Prog techniquement impressionnant, je sais c'est un pléonasme. Le solo de basse de la fin du morceau est tout à fait remarquable (quel son, les amis!).

The Red River commence avec une voix à la limite du growl rapidement remplacée par un chant clair de toute beauté. C'est du Métal Prog très bien fait avec la double pédale qui passe "crème". Invincible est emmené par la voix de Tommy KAREVIK et un refrain qui claque bien fort encore une fois, avec toujours cette virtuosité technique en appui. Mindkiller fait encore briller cette voix magnifique même dans les aigus. J'adore ce type de voix. Le solo de guitare de Johan LIEFVENDAHL est enchaîné à la perfection avec celui d' Andreas SODERIN aux claviers. C'est brillant et lumineux. J'adhère !

Under a Clear Blue Sky s'ouvre sur des arpèges de guitare suivis d'un solo de basse époustouflant avant de décoller vers les cimes du Métal Prog. La voix de KAREVIK est superbe avec une merveilleuse connotation AOR. Survient un passage à l'orgue très KANSAS qui débouche à fond les manettes sur des solos croisés guitare/claviers, puis un solo de basse, tout cela s'enchaînant le plus naturellement possible. Je reconnais bien volontiers que la structure peut paraître un peu compliquée, mais c'est du Métal Prog n'est-ce pas ? Tommy KAREVIK reprend les rênes, et de quelle manière, jusqu'à la fin du morceau. Du grand art !

Le dernier titre est un morceau claviers/voix d'une beauté immaculée qui irradie. Quelle voix ! Il y a un passage de cordes sublime. Cela me fait penser fortement à une ballade irlandaise L'ensemble se finit en chorale.

SEVENTH WONDER délivre un album magnifique, comme la pochette d'ailleurs, avec une parfaite fusion entre la technicité des musiciens et le sens de la mélodie. C'est comme si le groupe avait appris de ses erreurs (trop de démonstrations sans âme) et cherche dorénavant à ouvrir sa musique à un public plus large. En tout cas, c'est comme cela que je le ressens. Je vous souhaite une bonne écoute.

L'album sort le 10 juin prochain.


The Light : cliquez ici

Warriors : cliquez ici
JMM213
Date de publication : jeudi 2 juin 2022