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Chronique
HOWARD - Event horizon

Style : Rock
Support :  CD - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
8titre(s)

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 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 24/09/2022
Heavy rock psyché avec une touche froide fin des 70's
En 2020, je vous disais le plus grand bien du premier album du trio français HOWARD, Obstacle, en soulignant notamment la nécessité de sortir le groupe d’une référence réductrice et simpliste au Stoner (cliquez ici). Deux ans plus tard, arrive le second album, Event Horizon, et, non seulement les assertions valables pour Obstacle se trouvent amplement confirmées, mais le groupe se paie le luxe de progresser et de placer la barre un cran au-dessus. HOWARD est toujours incarné par un trio atypique, car exempt de bassiste à plein temps : Jean-Marie CANOVILLE (guitare et chant), Raphaël JEANDENAND (orgue Hammond, synthé, thérémine et basse si nécessaire) et Tom KARREN (batterie, mais aussi samples et flûte).

Sur les huit compositions de Event Horizon, sept affichent des formats plutôt ramassés, certaines en profitant pour offrir, en tout ou partie, de fort belles séquences intenses, nerveuses et musculeuses : l’essentiel du titre introductif Bankable Sermon, le percutant et tendu Heedless en témoignent notamment et devraient combler les amateurs de Stoner Rock sous tension. Cependant, comme sur Obstacle et bien plus encore, le répertoire déployé sur Event Horizon témoigne d’une volonté de ne pas se soumettre aux règles par trop restrictives. Fidèle aux explorations sonores dilatées et acides caractéristiques du Rock psychédélique, HOWARD multiplie les contrastes entre les orages électriques et les fort nombreuses plages aux ambiances parfois plus apaisées et mélodieuses, relevant quelque fois d’atmosphères plus rêches, plus froides, assez typiques de tournures ayant cours à la fin et au début des années 80, notamment dans le Post Punk et la New Wave. Pas étonnant que l’on découvre de-ci de-là des sonorités de claviers échappant au registre de l’orgue Hammond au profit de tournures plus froides.

Au passage, on apprécie l’assurance et la puissance nouvelles du chant, qui se permet des poussées puissantes, autant que des expressions nuancées et tourmentées. Un bel axe de progression qui rejoint l’ambition manifeste de HOWARD à ne pas se résoudre à singer le début des années 70. Attention, l’héritage des années 70 demeure prégnant, voire essentiel, ne serait-ce que par les sonorités si caractéristiques de l’orgue Hammond. Sans oublier cette guitare qui manie à la perfection acidité et saturation, dans la meilleure tradition psychédélique des origines. Concluons le tour de piste vintage par l’évocation du chant prodigué par le guitariste Jean-Marie CANOVILLE. Sur Obstacle, il m’était apparu, non pas comme le maillon faible, mais comme moins intense que le substrat instrumental. Dorénavant, sans atteindre des sommets de puissance et de virtuosité, notre homme fait montre d’une maîtrise affirmée et diablement efficace de ses capacités, très à l’aise dans les moments percutants, mais aussi dans les circonstances plus subtiles, quand les émotions troubles prennent le dessus. On pense à plusieurs reprises à l’investissement dramatique qu’insufflait Jim MORRISON dans la musique de THE DOORS (groupe fameux qui, faute de bassiste, privilégiait itou le jeu de son claviériste Ray MANZAREK). Incise autour de cette évocation des DOORS, signalons – et c’est bien loin d’être anecdotique – que HOWARD a commis en juillet 2021 un reprise élégiaque de mon morceau préféré des DOORS, à savoir Waiting For The Sun (à égalité avec Take It As It Comes, mais on s’en fout). Découvrez et ressentez à pleines synapses : cliquez ici

Complètement imbriqué dans ces influences 70’s, on ne peut s’empêcher de noter des touches plus froides, plus rêches, relevant davantage des tournures plus désabusées et concises qui, notamment suite à l’explosion Punk de 76-77. A cet égard, il ne faut jamais oublier que des groupes a priori éloignés du Rock énergique traité sur ce site reconnurent explicitement leur dette envers le Rock psychédélique. Ainsi, THE CURE se fendit d’une reprise du Foxy Lady de Jimi HENDRIX dès son premier album, Three Imaginary Boys (paru en 1979). Autre illustration de ces influences psyché dans l’univers de ce qu’on appela alors la New Wave, voire la Cold Wave, les meilleurs albums du groupe britannique ECHO & THE BUNNYMEN resplendissaient du travail d’orfèvre du guitariste Will SERGEANT , splendidement mélodique et acide. Pardonnez ce détour qui vise juste à démontrer que l’héritage ô combien riche et essentiel du Rock entre 1967 et 1975 se trouva finalement reprit et réapproprié peu de temps après.

Quelques décennies plus tard, HOWARD combine audace et efficacité, à partir de ces inspirations lointaines, évitant ainsi l’écueil d’une approche revivaliste, trop limitative, trop peu personnelle. En somme, les compositions de Event Horizon possèdent intrinsèquement leur propre valeur, indépendamment du référentiel d’influences que l’on pourrait évoquer. Ici, tout est bon : l’écriture, les arrangements, l’interprétation et la mise en son idéale (production et mixage compris). Je décerne au groupe et à l’album un Grammy Howard (pardon !).

Vidéo de Seeds Of Love : cliquez ici
COMMENTAIRES DES LECTEURS Vos commentaires, vos remarques, vos impressions sur la chronique et sur l'album
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Alain Le dimanche 25 septembre 2022
Merci pour ces infos savantes !
Pumpkin-T Le samedi 24 septembre 2022

Ville : MARSEILLE
Merci pour cette alerte sur un album effectivement très très intéressant (Faudrait que j'aille porter cette bonne parole aux contributeurs du DoomCharts, d'ailleurs.) Pour info, l'Horizon des événements, c'est le disque d'accrétion d'un trou noir avec, en théorie, des propriétés physiques de folie et (si j'en crois mon petit Hawking illustré) il porterait notamment la mémoire de tout ce qui pénètre dans le trou noir ce qui résoudrait le fameux paradoxe de l'information. Certes, à caser dans une chronique musicale ce n'est pas évident... :D
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