Combien de fois vais-je répéter que le monde du doom metal est un des genre qui me paraît le plus bouillonnant de créativité ? En voici une nouvelle preuve grâce au magnifique album du groupe polonais MAG.

L’intro synthétique de Pod Krwawym Księżycem aurait pu faire une excellente musique de générique pour les X-Files. C’est un sas agréable pour passer de votre vie quotidienne à l’univers sombre de ce second album de MAG. Les deux minutes suffisent pour mettre votre esprit en condition. Ça y est ? Vous êtes bien tous réceptifs ? Alors go !

Quelques mesures de cordes bien graves avant que les murs ne vous tombent sur la tête. W tym domu wszystko było stare (Tout dans cette maison était vieux) est composé en deux mouvements. Le premier est très rugueux et puissant avec une voix de gorge criée, et aux deux tiers le morceau devient un doom metal chargé de nostalgie, de fuzz, avec une voix claire, basse et chaude. Très belle réussite.

Le troisième morceau continue sur la lancée doom. Le rythme de Nekromanta est toujours aussi pesant et le son de la guitare crépite sur une rythmique façon rouleau compresseur inarrêtable. Durant ses dix minutes, le conte du nécromancien et du trappeur de rats explorera différentes textures de noir. Je me rends compte que le chanteur a un timbre très agile, il prend sur ce titre les intonations acidulées d’Ozzy alors que sur un temps calme et particulièrement angoissant, il descends dans une contrebasse vibrante du plus bel effet - j’ai vérifié, il n’y a qu’un seul chanteur, impressionnant !

(Spoiler : mon titre préféré de l’album arrive !) C’est Alchemik. Cette fois-ci, je suis bel et bien scié par le chant. Incroyable, j’ai l’impression d’avoir Eric Wagner (TROUBLE) dans les oreilles. Un exorciste se pointe, arrache Eric du corps de Konstanty et pour le second couplet ce dernier retrouve sa voix. Mais le démon n’en a pas fini et l’agile construction va faire passer le morceau par plusieurs autres phases.

Tryktrak nous raconte l’histoire d’un pèlerin qui joue sa vie au tric-trac contre une goule, la nuit, dans une grotte, par un froid glacial – Comme aurait dit Molière : Que diable allait-il faire dans cette galère ? L’entrée en matière très psychédélique se mue petit à petit en un doom metal épais. C’est le morceau le plus linéaire de l’album mais il reste très agréable à écouter.

Le ton se durcit très nettement avec le dernier titre, Akuszerkx Cthulhucenu (la sage-femme de Cthulhu). Le morceau assez brutal augmente le doom d’une bonne dose de sludge, voire de death metal par endroit. Je pense qu’en polonais les paroles doivent être bonnes car google translate est complètement affolé lorsque je le nourris de ce texte, c’est généralement signe d’une haute teneur en formules métaphoriques. Avec ou sans compréhension des paroles, je kiffe ce morceau qui prouve le talent que possède MAG à faire de savants assemblages d’ambiances à l’intérieur de chaque composition.

Pod Krwawym Księżycem, retenez ce titre ! Oui, je sais, moi non plus je suis incapable ni de le retenir ni même de le prononcer. C’est la raison pour laquelle il faut acheter l’album directement - sinon, comment le retrouver dans une playlist ? Il semble que cela signifie « sous une lune rouge sang ».

Ce joyau ravira à coup sûr les amateurs de musique sombre ou de metal occulte grâce à ses ambiances d’horreur, ses riffs épais, son groove lancinant, ses mélodies rampantes et ses excellents vocaux. En fait, c’est un des indispensables de 2022 pour tout vrai fan de doom.


PS - L’astuce, c’est de commander à Piranha Music l’EP de WIJ en même temps pour faire baisser les frais de port et vous retrouver avec deux trésors dans un seul paquet.

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MAG est composé de :
- Konstanty MIERZEJEWSKI, chant ;
- Hubert NADROWSKI, guitare ;
- Bartosz FILIPCZYK, claviers ;
- Emil MARCINIAK, batterie ;
- Malies KLIPIUN, basse.

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Pumpkin-T
Date de publication : vendredi 16 décembre 2022