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Chronique
SIGNO ROJO - There was a hole here

Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :  MP3 - Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du groupe
8titre(s) - 46minute(s)

Site(s) Internet : 
SIGNO ROJO FACEBOOK
SIGNO ROJO BANDCAMP

Label(s) :
Majestic Mountain Records
 (18/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 21/01/2023
L’inexplicable délicatesse du chaos
Premier album de 2023 à m’exploser la tête, There Was A Hole Here est un concentré d’énergie brute. Formé en Suède en 2009, SIGNO ROJO a déjà à son actif 2 LP, 1 live et 1 EP, le tout moulé dans un sludge rugueux qui n’hésite pas à flirter avec le hardcore. Cependant, avec ce nouvel opus, les choses sont d’être aussi simples qu’elles en ont l’air.

Je vais être franc avec vous, cet album renferme un secret que je n’ai pas pu percer. Je pense qu’il doit y avoir une recette magique, une entourloupe de sorcellerie quelque part. En effet, objectivement tous les ingrédients relèvent de la plus élémentaire brutalité : un son de guitares agressif, un screamer à la voix délicieusement rauque adepte du cri primaire libérateur à chaque note ou presque, une section rythmique endiablée. Et pourtant, les compositions laissent une impression de profonde subtilité, une inexplicable délicatesse du chaos.

Durant trois quarts d’heure, SIGNO ROJO aligne des titres-phares qui risquent de marquer les consciences. Là où la majorité des groupes de sludge foncent tout droit sans rien sacrifier à l’efficacité, notre quatuor est capable de maintenir la puissance et la cohésion d’un morceau sans pour autant hésiter à complexifier le parcours. Si l’architecture des titres possède une indéniable dimension prog, de leur côté les matériaux de construction employés restent primitifs et sauvages, exception faites de quelques parcimonieuses pointes de synthé. De cette alchimie, naissent des morceaux inattendus.

Enough Rope introduit l’album avec un riff rentre-dedans, le chanteur intervient par un premier cri pour briser la glace et justement, dans ce morceau je note la présence de claviers qui viennent ouvrir l’espace et donner une patte psychédélique par moments. Le groove oscille entre une monumentale force d’inertie et une pesanteur doom à couper au couteau. Une ouverture prometteuse.

La seconde plage réserve un riffage très serré et une fougue acharnée. Looking-Glass Self a tendance à vouloir capturer une mélodie sans jamais aller jusqu’au bout de la phrase et reste ainsi sur le fil du rasoir, enchaînant tentative sur tentative. La construction est déroutante et j’adore.

The World Inside est le morceau qui m’a le plus marqué à la première écoute de l’album, projetant dans un environnement sludge un gimmick très heavy metal et puis il y a ce pont de basse au premier tiers qui débouche sur un paysage transformé. Décidément la linéarité est une notion inconnue du groupe.

Le signal rouge clignote : attention chef d’œuvre ! Le titre There Was A Hole Here est un morceau parfait, un de ces titres qui te pousse au cul à chaque mesure, avec un dialogue de guitares époustouflant, une mélodie très accrocheuse, un solo brillant et de nouveau, une architecture complètement folle.

Et c’est quand tu crois que SIGNO ROJO a prouvé tout ce qu’il avait à prouver qu’il t’en rajoute une louche avec un What Love Is There qui maintient le niveau d’excellence. Punaise ! à 4’30 il y a cette sorte de ballade irlandaise défigurée qui sera reprise pour l’outro… du Phil LYNOTT zombifié !

Baissant d’un ton dans la brutalité avec Also-Ran, le groupe affiche clairement son côté stoner, joue avec un riff hypnotique, se laisse aller à une errance psychédélique limite acoustique, et c’est méchamment agréable. Comme pour se faire pardonner, il reviendra à une violence plus habituelle sur Dead On The Vine. Le tempo s’accélère, la phrasé de la voix est plus hargneux, les chœurs sont scandés façon hardcore et pourtant, le titre va lui aussi passer par des phases inattendues. N’oubliez pas que SIGNO ROJO déteste la ligne droite. D’ailleurs, à ce petit jeu le titre de clôture, BotFly, ne fera pas exception à la règle.

Est-ce le coloris très War And Pain de la pochette qui a influencé mon esprit ? En tout cas j’ai l’impression que SIGNO ROJO est au sludge ce que les débuts de VOÏVOD furent au thrash : le besoin de se démarquer, la créativité, l’évident potentiel… et cette petite touche punky en arrière-plan.

Avant d’écrire cette chronique, j’ai bien sûr écouté leur discographie passée, ce qui me permet d’affirmer que cet album est celui de la maturité. Toutefois dans leur cas, je sens un potentiel qui est capable de nous réserver de sacrées surprises dans le futur. Et, si le loup adulte ne grandit plus, SIGNO ROJO pourrait bien ne pas avoir encore achevé sa métamorphose. Profitons du temps présent avec ce magnifique album et gardons un œil sur le signal rouge des fois qu’il change un jour de couleur.

***


SIGNO ROJO est composé de :
- Elias MELLBERG, guitare ;
- Ola BÄCKSTRÖM, guitare ;
- Jonas NILSSON, basse et chant ;
- Pontus SVENSSON , batterie.

***


Extrait de There Was A Hole Here :
- Enough Rope (vidéo) : Cliquez ici !
- What Love Is There (vidéo) : Cliquez ici !

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