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19/02/2023
Till birth do us part
SERMON
 
Actif en 1997 et 2004, le groupe turc SERMON n’avait jusqu’à présent enregistré que des démos. Plus d’un quart de siècle après sa formation, le trio délivre enfin son premier album. Soit un solide exercice de style en matière de Doom Death gothique, sous la forme d’une magnifique réappropriation des codes originels de ce sous-genre, tel qu’il naquit et se développa au cours des années 90.

En somme, SERMON a développé et peaufiné un répertoire qui reprend à son compte la lenteur écrasante des tempos, parfois secouée par des accélérations raisonnées, histoire de ne pas sombrer dans le monolithisme et la monotonie. Les riffs de guitare se veulent systématiquement massifs et épais, assénés laconiquement ; cette matière goudronneuse et hostile se trouve fréquemment parcourue dans des leads de guitare porteurs de mélodies simples et ô combien mélancoliques, selon une formule que PARADISE LOST sut cristalliser à merveille sur ses deux mythiques premiers albums. Bien évidemment, les vocaux demeurent gutturaux et caverneux, quoique relativement articulés et donc expressifs.

Dans la lignée des débuts de MY DYING BRIDE, la dimension gothique est assurée via de multiples arrangements de claviers : nappes de synthés, piano, orgue d’église. Des arrangements de cordes programmés viennent compléter ce paysage particulièrement torturé et crépusculaire. Si l’ensemble demeure d’un classicisme indéniable, il faut saluer la maîtrise des musiciens, la force expressive des huit compositions et la pertinence totale d’une prise de son assez brute, rehaussée par un mixage puissant et clair.
Espérons que nous n’aurons pas à patienter un nouveau quart de siècle pour découvrir un second album de SERMON !

Vidéo de l’album : cliquez ici
Alain
Date de publication : dimanche 19 février 2023