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Du rock psychédélique et progressif à forte intensité
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Originaire de Tampere en Finlande, POLYMOON a sorti un premier album en 2020, Caterpillars Of Creation, et revient deux ans et demi plus tard avec Chrysalis. Voilà des gens rassurants qui savent préserver l’ordre des choses : après la chenille, la chrysalide. Si tout va comme prévu, en septembre 2025 ils devraient publier Cosmic Butterfly et clôturer ainsi la trilogie du papillon - non, je blague.
Proposé dans le répertoire de Svart Records, j’avais apprécié le premier album trempé dans du bon rock progressif et psychédélique. Toutefois, j’avais trouvé le son un peu confus et les vocaux trop en retrait. À présent diffusé par le label berlinois Robotor Records, le nouvel opus atténue les défauts de jeunesse grâce à une qualité de mixage supérieure à celle du précédent. Il reste cependant une piste d’amélioration car si le chant est plus à sa place, les passages intenses n’ont encore pas toute la clarté sonore qu’ils mériteraient. C’est assez audible sur Instar où par moments, claviers, chant, guitares et cymbales entrent en résonnance et créent une pâte sonore qui m’agresse l’oreille.
La raison d’être d’une chrysalide (Chrysalis) est de servir d’écrin à la métamorphose. Prenons comme exemple ce titre que j’aime beaucoup, A Day In The Air. Vous allez entendre trois mouvements distincts, une première partie assez violente, suivi d’une rêverie cosmique qui elle-même se métamorphosera en une ambiance lourde et puissante flirtant avec le doom. Aucun titre n’échappe à un enchainement de phases de différentes natures. Comme pour tout bon groupe prog qui se respecte, la durée de cinq à neuf minutes des morceaux permet ces jolies évolutions mélodiques, dramatiques et rythmiques. Notons au passage que les musiciens sont d’une très grande classe, pour ne pas dire de vrais virtuoses si je pense, notamment, aux constants tours de force de Tuomas HEIKURA à la batterie qui m’a bluffé tout du long. Chrysalis réserve son lot de très bonnes surprises. Pour n’en citer que quelques-unes, prenons l’ouverture de l’album avec ces délicieuses harmonies de cordes agrémentées d’un chant mélodique sur Crown Of The Universe. Un invité de marque, Esa KOTILAINEN (WIGWAM, TASAVALLAN PRESIDENTTI) pose un solo de synthé qui illumine la fin du titre. Wave Back To Confusion démarre puissamment et adoptera une ambiance assez space rock dès l’arrivée du chant. J’aime ce titre surtout en raison du déluge sonore de la fin et de l’incroyable travail de Tuomas HEIKURA à la batterie. J’adore la reprise en chorus du thème précédent sur l’intro de Set The Sun. Et puis cette explosion du titre au début de la seconde minute est énorme et, une minute plus tard, lorsque la cavalcade est brusquement stoppée par trois accords martelés, je kiffe ! Enfin, Viper At The Gates Of Dawn clôture brillamment l’album. Ici, ce sont les guitares qui sont époustouflantes et notamment ce solo gilmourien suivi de la délicieuse dernière partie du titre où il est impossible de ne pas penser à PINK FLOYD.
POLYMOON s’illustre par la puissance très metal de certains passages, tout en conservant la subtilité du rock progressif et les ambiances psychédéliques. Ce groupe au potentiel évident possède une signature sonore très personnelle et mérite d’être découvert.
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POLYMOON est composé de : - Kalle-Erik KOSONEN, chant et synthé ; - Jesse JAKSOLA, guitare ; - Otto KONTIO, guitare ; - Juuso VALLI, basse ; - Tuomas HEIKURA, batterie.
Et invité pour un solo sur Crown Of The Universe : - Esa KOTILAINEN, synthétiseurs .
Notez que Juuso n’est plus dans le groupe, il est remplacé à la basse par Marco MENESTRINA.
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Ecoutez un extrait de Chrysalis : - Wave Back To Confusion : Cliquez ici !
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