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03/03/2023
Fatal encounter
AIR RAID
 
Quand il fonda AIR RAID en 2009, le guitariste Andreas JOHANSSON ne faisait pas mystère de son projet et de ses influences, à savoir le Heavy Metal et le Hard Rock des années 80. Avec une double exigence : du tranchant et de la mélodie. S’ensuivirent trois albums solides et sérieux, tout à fait conformes au plan initial : Night Of The Axe (2012), Point Of Impact (2014) et Across The Line (2017, chroniqué ici : cliquez ici). Après un hiatus rendu conséquent par la pandémie de Covid-19, AIR RAID nous revient encore plus déterminé et affûté que jamais, avec son quatrième album studio, Fatal Encounter. Loin de se débarrasser de son référentiel ostensible aux années 80 (de prime abord, cette pochette et ce logo clinquants !), le groupe revendique plus que jamais le classicisme Heavy Metal, forgé au cours de cette décennie déterminante. Nous retrouvons donc un répertoire basé sur des structures ultra-classiques : introduction, couplet, refrain, glissez des solos de guitares concis et reprenez l’alternance. Globalement, l’affaire s’avère on ne peut plus limpide, aisée à appréhender, absolument efficace, voire irrémédiablement irrésistible. On apprécie à chaque instant le tranchant des rythmiques, l’efficacité des riffs, rehaussés de solos de guitare brefs mais mélodiquement incisifs. En somme, on retrouve les puissantes assises qui firent les fortunes respectives de JUDAS PRIEST, SAXON, ACCEPT, PRETTY MAIDS, RIOT et LOUDNESS.

L’élément différenciant par rapport aux hordes de suiveurs actuels de ces grands ancêtres, c’est l’apport mélodique. AIR RAID ne mégote pas en la matière, chaque séquence de chaque composition se trouvant optimisée pour accrocher l’oreille, tant par les apports vocaux qu’instrumentaux. Commençons par ces derniers, en soulignant le rôle primordial des guitares solos, certes volubiles, mais toujours guidées par un souci de lisibilité, entièrement au service des compositions, plutôt que de la démonstration technique. Fort louable performance des duettistes Andreas JOHANSSON et Magnus WILD, qui injectent discrètement une dimension néo-classique (l’instrumental Sinfonia en est l’exemple flagrant), au milieu d’interventions davantage basées sur le feeling et la lisibilité mélodique. En cela, AIR RAID reprend à son compte dans le même mouvement le Speed Metal mélodique à la HELLOWEEN et RUNNING WILD, et le Power Metal mélodique à la HEAVENS GATE.

Suit de près la dimension vocale, avec en premier lieu le chant principal de Fredrick WERNER. Evoluant dans un registre médium expressif et passionné, notre homme se montre capable d’insuffler les bonnes intonations au bon moment, de pousser raisonnablement dans les aigus, de s’adoucir si nécessaire. Sans compter les chœurs et les harmonies abondants, contribuant amplement à enrichir et amplifier l’impact dramatique de l’album.

Fort heureusement, si l’album conserve les caractéristiques nerveuses des années 80, il n’en adopte pas les défauts formels, bénéficiant d’un son limpide, incisif, mais charnu et ample. En somme, on ne saurait reprocher à un jeune fan de découvrir le Hard’n’Heavy classique via cet album succulent et addictif, via son cocktail idéal entre sucré et salé.

Vidéo de Thunderblood : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 3 mars 2023